Envoyer la purée. Salement. Derrière, une caresse, un rototo et au lit. Il y a aussi les options verser une larme et prendre les armes. Il y a de l’i

Envoyer la purée. Salement. Derrière, une caresse, un rototo et au lit. Il y a aussi les options verser une larme et prendre les armes. Il y a de l’indé rouillé, de la balade et des pianos en boîte. Où ça ? Au Canada. Où ça ? Dans (ton) Clues.

La sauvagerie au format CD, ça vaut toutes les belles photos presse. Les disques sueur, ce genre de trucs, avouez que ça ne court pas les rues. Mais avec un disque de chez Constellation, il y a toujours cette petite excitation, cet espoir d’être renversé. Pas balayé, non, pas non plus éparpillé façon puzzle mais enfin, renvoyé dans les cordes. Avec l’obligation de reprendre son souffle.

J’ai donc mis le disque de Clues sur la platine avec un léger frisson. Avec la peur d’être déçu, aussi. J’ai commencé à développer une théorie sur le plaisir des premières fois qui s’étiole, j’ai appuyé sur play et j’ai refilé les commandes à mes oreilles.

Dans Haar, le premier morceau, il y a trois intros, une batterie lourde comme un âne mort deux fois, une volée d’arpèges électriques et ton dentier qui t’attend à la consigne. Difficile alors d’articuler correctement : « ben dis donc, on est loin des visions post apocalypse de Godspeed You et autres Thee Silver Mount Zion ». Surtout que le gong retentit ; c’est déjà la reprise. You have my eyes now déboule avec sa guitare de dimanche matin poisseux retentissant au fond du couloir.

Quand soudain le barrage dans la vallée pète : Sortir sa bouée. Ou finir noyé.

Urgence. Urgence. Urgence. Des pansements, des points de suture, la sirène qui bourdonne encore, de la fièvre plein les oreilles et sentir le fil qui passe dans la peau.

Si vous les posez vous même, ne mettez pas tout de suite Approach the throne, c’est la crise d’épilepsie assurée : un chant comme un économe sur les avants bras, un refrain pour partir à la guerre tandis que les obus joueront l’esquive. Comme ça, pour la beauté du geste. Au moment de la retraite, il vous restera une basse et des La la la, la la la. Quelle connerie, la guerre.

Autant se claquer un quart d’heure presque baba cool avec Elope, respiration pleine de hoquets ; sûrement des restes de fièvre. Surtout que derrière, Cave Mouth remonte au créneau et vous êtes encore bons pour retourner chercher votre dentier. Sinon sur Crows, le Crazy Horse de Neil Young flirte avec le shoegazing et ça fait tout chose.

Les Canadiens sont de drôles de personnes.

La clé de tout ça est peut-être à aller chercher sur Ledmonton, avec son intro en sirop d’érable et ses fusils chargés. Car après être allé au baston et en avoir payé le prix, vous voilà tout de même fin prêts à remettre ça, plus galvanisés qu’un Spartiate surpixelisé par ce connaud de Znack Snyder qui ne comprendra décidément jamais rien aux comics mais c’est une autre histoire.

Celle qui nous concerne s’achève avec Let’s get strong : la fièvre passée, les dents ressoudées, Clues descend le piano de la remorque et s’arrête au bord du champ, pour faire des compliments à l’horizon. Un pain, une caresse. Clues. Enfoncé dans la joue, ça donne un étrange sourire.

Clues // Clues // Constellation

www.cclluueess.com

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