Bordée par la cordillère des Andes, Santiago semble être une ville inspirante pour les groupes psyché. On lui doit notamment Follakzoïd, qui a assuré le meilleur concert au Levitation d’Angers l’année dernière, The Holydrug Couple, mais également La Hell Gang (LA formation chilienne) et Nova Materia pour le côté électronique. Des groupes dont la renommée n’est plus à faire, même si le nombre de vues sur leurs vidéos Youtube donne envie de pleurer, et qui passent par la France assez régulièrement. Mais Chicos de Nazca, le petit frère de toute cette bande, n’a jamais eu l’audience qu’il mérite en Europe malgré 4 albums à son actif et un cinquième dans les tuyaux. Et j’en sais quelque chose.
Exemple personnel. Un temps programmateur musical dans un bar de Montpellier, j’avais réussi à booker les chiliens dans ma petite cave underground du sud de la France. À la confirmation du deal, j’étais comme une adolescente pré-pubère sautillant de joie sur son lit en prévision d’une pyjama party avec permission de minuit. Las, le groupe avait dû annuler sa venue quelques semaines avant la date prévue, faute d’avoir réussi à convaincre suffisamment de salles en Europe pour pouvoir rentabiliser leur venue depuis l’Amérique du Sud. « Ouais machin le psyché c’est tout le temps la même chose, c’est chiant, ça donne envie de bailler et c’est un truc de drogués ». Qu’ils disent. Mais pour citer une énième fois la maxime d’Antoine Lavoisier : « rien ne se créé, tout se transforme », surtout dans le rock psyché, et dans la musique en général. La musique de Chicos de Nazca a sa propre patte et ne fait pas dans la pâle imitation dans un style où il est facile d’être catalogué comme étant un « clone de ». Ce qui sautent aux oreilles, c’est la présence de ce synthé brumeux qui ondule, ces riffs de guitares simples et incisifs sous forte dose de reverb, et la voix caractéristique de Francisco « Kb » Cabala, le chanteur de La Hell Gang.
Heureusement qu’en France, des assos comme From Town To Town à Rennes et la Psychedelic Revolution à Toulouse savent déceler des talents comme celui-ci et tentent de faire des tours de force afin de faire promouvoir des groupes que personne n’a jamais vus auparavant et qui valent le coup d’oreille. Quid des salles parisiennes censées être à la pointe des nouveaux talents ? Le groupe sera en Bretagne en avril, l’occasion ou jamais de leur proposer une halte sur leur route. Ceci est un pavé dans la mare. Faites quelque chose, bordel.
Chicos de Nazca sera en concert à Rennes le 14 avril au Marquis de Sade, et leur nouvel album « Living Lightime » s’écoute déjà juste en dessous.
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