Souvent relégués au fond de top 10 d’artistes à suivre parrainés par des marques de téléphone, ils luttent contre 60 ans d’histoire pour se faire une place dans le cœur des jeunes auditeurs qui croient avoir tout entendu. Eux, ce sont les musiciens des années 2020, luttant comme ils peuvent contre la dictature des algorithmes Spotify. Aujourd’hui, Moundrag, un duo français originaire from Paimpol et qui semble s’être donné pour mission de ressusciter Deep Purple. Comment ça, « Deep Purple n’est pas mort ?«
C’est quoi le rock ? Permettez-nous de répondre à l’épineuse question posée en 2007 par Eddy le Quartier dans une vidéo depuis passée à la postérité. Le rock, ce sont des gens à cheveux longs qui font chier leurs parents dans la chambre avec plus de boucan qu’un gang de flutistes et, idéalement, une paire de frères dont l’un avec des lunettes de serial killer dignes d’un épisode de Faites entrer l’accusé. Le rock, selon ces critères évidemment complètement cons, c’est donc Moundrag, duo formé par Camille et Colin, et dont la particularité n’est pas tant qu’ils viennent de Paimpol (petit village breton de 7199 âmes selon le dernier recensement de 2015, source Wikipédia) qu’ils se sont donnés pour mission de faire remonter Black Diamond Heavies dans les rankings Google.
Black Diamond Heavies ? Pour celles et ceux arrivés trop tardivement dans les années 2000, il s’agit ici de l’un des groupes emblématiques du label américain Alive Records. Le duo avait tout misé sur le boogie organique dans une époque déjà obnubilée par… autre chose que le rock. C’était il y a déjà plus de 10 ans, et si l’histoire n’a pas rendu justice à James Leg et Van Campbell, les frangins bretons perpétuent la tradition sur un air de persiste et signe. Bilan des courses : un rock qui ne réinvente pas la roue à couper le beurre tiède, mais qui fait vrombir l’orgue Hammond comme on démarrerait le moteur d’une grosse Mustang. Le premier titre en écoute ci-dessous, Demon Race, donne un bon aperçu du degré de n’importe quoi larsenique dont sont capables les deux chevelus.
A classer vraiment pas très loin d’un autre duo français, à savoir Ko Ko Mo, Moundrag verse donc dans le heavy psych, en souvenir de cette époque où l’on n’avait pas encore inventé Soundcloud, ni les influenceurs Instagram et les bières sans alcool. Leur premier album sortira en octobre, en latin dans le texte (« Hic Sunt Moundrages », littéralement « Ici c’est Moundrag ») et si l’idée de croiser des physiques sortis d’un épisode de That 70’s show ne vous donne pas envie de foncer acheter du shampoing bio anti-pelliculaire, il se pourrait bien en outre que Komodor, leur super-groupe formé avec The Mounodor, vous permette d’arrêter de perdre du temps chez le coiffeur. Là où il est, Ian Gillan doit certainement valider l’idée.
Moundrag // Hic Sunt Moundrages // Sortie le 21 octobre prochain chez Dionysiac Records
https://moundrag.bandcamp.com
2 commentaires
irman le darmalin explosion
« nouveau », la vaste blague …. gros rock balourd 70’s.