Accusé d’être responsable du réchauffement climatique, de la naissance du coronavirus chinois et, plus globalement, de la fin du monde, le chanteur rapidement affublé de l’étiquette « mec chiant pour abonnés Télérama » ne jouit pas d’une bonne réputation chez les ayatollah de l’indie-rock. Mais pourquoi ? Et surtout, cette pluie de soude caustique est-elle vraiment méritée ?

S’il vous arrive de discuter avec des rockeurs assermentés dans la vraie vie, c’est à dire en dehors des réseaux sociaux où ils trainent toute la journée comme des sheriffs pour scalper tout ce qui s’écoule à plus de 523 exemplaires collector sur Bandcamp, l’évocation même de son nom devrait suffire à vous faire la soirée. « Belin, vieux croulant, insupportable, j’tiens pas deux secondes, c’est chiiiiiiiiiaannnnnnt, c’est pour mon père. Tiens d’ailleurs, j’suis sûr que c’est un Macroniste, il joue dans les salles subventionnées ». Bon, on vous l’accorde, la rhétorique n’est pas des plus finaudes, mais elle traduit bien le hiatus sur ce personnage de presque 50 ans plus à même de donner l’orgasme à l’étudiante en lettres modernes qu’à l’habitué des squats alternatifs – ce qu’il en reste – où ce même rockeur incorruptible pleurniche pour être listé parce qu’il préfère dilapider son argent en bières IPA plutôt que de le donner à l’artiste à peine capable d’articuler les trois maigres syllabes à son arc.
On diverge, mais même l’auteur de cet article n’avait lu que d’une oreille inattentive l’interview accordée par Belin à Gonzaï en 2016. Une musique soporifique et un peu maniérée, à peine bonne à être jouée à l’entracte de soirées poésie entre Bukowski ratés. Cette angoisse.

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Belin après une soirée de slam poétique

Et puis il y a eu Dimanche. Un titre des The Limiñanas publié en 2018, et où Belin featurait avec Lionel et Marie sur ce qui reste, encore aujourd’hui, le meilleur titre de l’album « Shadow People ». Le remix, par Laurent Garnier, publié la même année, enfonçait le clou. Les rockeurs, les vrais, trouveront ce qui suit inintéressant ; ils représentent à bien des égards la caste la plus hermétique au monde et de toute façon, cet article n’est pas pour eux. Mais avec un truc pareil, avec ces mots déclamés en français dans le texte, il y avait tout de même de quoi – comme on dit dans les Mcdo – redorer son blouson.

Est-ce un autre hasard ? La pochette de son album en date, « Persona », rappelle insidieusement celle du « Get Ready » de New Order, paru en 2001. Oui, un hasard sans doute. Mais qui traduit tout de même quelque chose : Belin serait peut-être rock, quelque part ?

Rangé un peu trop hâtivement dans la case « fils à Bashung » – et quand bien même il n’était pas présent sur l’horrible tribute « Tels » de 2011 – le cinquantenaire né en Bretagne, véritable fils de marins-pêcheurs, n’a pas vraiment eu la destinée des fils de proctologues parisiens venant aux guitares comme on reprendrait des moules au Fouquet’s. Ses deux seuls défauts, si l’on réécoute bien son dernier album, seraient donc cette scansion lente rappelant le Samuel Hall de Bashung (il y a pire comparaison) et le fait qu’il… écrive des livres (6 à ce jour, don’t les 3 derniers chez P.O.L.). Pour ceux que le succès horripile et à qui l’idée même d’une respectabilité grand public donne l’envie d’aller manifester autour d’un rond point, c’est la goutte d’eau. Si l’on ne portera pas de jugement sur les ouvrages, faute de les avoir lu, pour la musique, on se permettra tout de même de conseiller aux rétifs de porter l’oreille sur des titres comme Nuits bleues, Choses nouvelles ou Grand duc. On y entend du Christophe planqué derrière des synthétiseurs, même un peu de Thiéfaine façon cowboy en Corvette.

Un peu rincé, mais pas encore totalement sourd, Anton Newcombe – qui l’a croisé dans l’Epée où Belin a placé 3 textes – aurait dit de lui qu’il était “le Nick Cave français”. Calmons nos ardeurs, Bertrand ne se fendra certainement jamais d’un “Kick against the pricks”, mais il n’est pas non plus le voisin de palier de Jean-Louis Murat ou Dominique A. Sans doute paie-t-il le prix de ce côté hors case ainsi que son attitude de gominé minet qui lui valent un bon mépris de classe, pas sociale, mais esthétique, de la part de tous ceux ayant grandi avec la précarité comme seule emblème.

Pour plonger sans a priori dans ses histoires nocturnes évoquant des James Dean perdus en plein western finistérien, le mieux restera donc d’éviter de lire quoi que ce soit sur Belin avant de l’écouter – tout l’inverse d’avec Baxter Dury, qu’on ne veut plus entendre. Parce qu’après tout, y’a que les rockeurs qui ne changent pas d’avis.

12 commentaires

  1. typiquement l’artiste 4 clefs telerama à fuir a toute jambe , »sa voix » est INSUPPORTABLE ,c’est de la varietoche pseudo indé ultra chiante a mourir ,le mec en concert cabotine de chez cabotine a mort ,on s’en bas les roubignoles des private joke et de ses palabres ,le mec aurais du être acteur ,il aurais eu certainement plus de talent que l’acteur BIOLAY ,mais en tant que chanteur le belin pour moi c’est juste un MICKEY de plus (j’ai aimé un album ou deux puis il m’a vite soulé le belin)

  2. Aïe le cas Belin
    C’est un peu comme V. Delerm; il chante ou il chantonne ?

    Musicalement c’est plus un tapis musical qu’autre chose étant donné la capacité vocale du monsieur.
    Pas très excitant en tout cas.

  3. GONZAI = des articles écrits toujours a l’emporte pièce ,c’est plein de scories a foison
    BESTER DE GONZAI EST UN SCRIBOUILLARD DE CHEZ SCRIBOUILLARD ,ma diarrhée verbale en comparaison c’est du « baudelaire » ,chez Gonzai tout n’est plus que branchouille et superfétatoire .Depuis que c’est chien galeux ont pondu un article sur moi dans leur feuilles de choux merdique « je suis parti en croisade » si je croise le BESTER à boboland ou a bruxelles , »j’espere pour lui qu’il coure très vite » car je vais me le « faisander » lol

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