Binic. 4 nuits de fêtes. 4 jours d’amis. La pluie nous a servi de Brumisateur tandis que des entrecôtes nous sauvaient la vie. Acide Party où ma face impudique s’est lâchée sans autre limite que celle du soutien-gorge. Dignité égarée dans un éclat de rire… Binic, comme une bombe à sourire…Retour sur ces dernières semaines estivales et mouvementées.

Que dire d’un festival gratuit où tu passes ton temps ailleurs que dans les fosses ? D’une petite ville des côtes d’Armor qui accueille 60000 personnes pour un week-end au rythme sacrément électrique du Rock’n Roll ? Que raconter sur le Binic Folks Blues Festival ? Eh bien, on commencera par l’appeler « Un week-end à Binic Ta Mer avec une tribu de Normands ». Tableau : bourgade construite autour de son bras de mer portuaire, des quais, des plages, des restos, des bars au bord de l’eau. On n’a pas fait de voile pour autant… L’heure était à la fête bon enfant, si tant est qu’on zappe l’interdiction de boire aux mineurs. Bref, peuplade rock, tatouée, jeune quarantaine/fin de trentaine, habillée de noir et portant jeans à trous dont l’usure s’est réalisée au fil des ans (et non pas dans un atelier en Turquie ou au Turkménistan). On y croise des vieux, des familles, des gosses qui cherchent leurs mômans, des trans’, des chiens à trois pattes, des mecs poilus, de magnifiques roux, des vikings, peu de noirs, des grandes brunes, énormément de bandes de potes. Rock’n Roll. Quelques jeunes portant de magnifiques crêtes se baladent à travers la foule. De grandes crêtes blondes et bleues, bien droites et dressées le premier jour.. subissant l’attrait de la force gravitationnelle au fur et à mesure des heures passées à jouir du moment.

Car c’est ça Binic : personne ne se prend la tête, on vient là pour jouir du moment. Pas de rencard, pas de téléphone, pas de maris /de femmes qui t’attendent, pas de connexion web, pas de métro, pas de travaux, pas de costards-cravates, pas de talons aiguilles qui font clac-clac. Pendant ces quatre jours de festivités, je n’ai croisé que des danseurs, des rieuses, des gueulards, des trinqueuses, des amants, des potes… dont le simple objectif – réussi je présume – a été de se détendre. Il est d’ailleurs extrêmement plaisant de faire la teuf en centre-ville, d’y croiser les commerçants dont le smile s’étire jusqu’aux oreilles et des mamies accoudées à leur fenêtre à dodeliner de la tête…. Vive la Bretagne.

Je n’ai retenu presque aucun des noms de groupes que j’ai vus.

Cet espace légitime de festival était, malgré tout, encerclé par un service de sécurité un peu débile, trop jeune et sur le qui-vive. Pas de sourires, pas de paroles, les épaules engoncées dans leur parka grisâtre. Regard dénué de vie lorsque le copain, qui a zappé de ne pas prendre de bières dans son sac – une quinzaine de bouteilles – s’est mis à les boire cul-sec et à verser de la bière dans les gobelets en plastique empruntés aux voisins de la file d’attente… J’ai trouver ça très drôle comme situation, très humaine. Les recrues de la sécu donneront une bonne chair à canon, histoire de rejoindre les troupes pubères de militaires se baladant armes au poing par paires de six entre les festivaliers. Bienvenue en France.

(C) Le Télégramme

 

Binic. Randonnées nocturnes me revenant par flashs dans une mémoire rincée de substances pycho-actives. Mal au corps, muscles gainés. Danse, pogo et slam. Du rock, en veux-tu ? En voilà ! Pour tout le week-end, à fond de balle. Je n’ai retenu presque aucun des noms de groupes que j’ai vus. Mais j’ai gravé sur la rétine ces images de meuleuses découpant des barres d’acier et envoyant valser des étincelles de métal chaud sur les visages ébahis et suants des mecs du premier rang. J’ai inscrit dans les méandres de mon lobe pariétal ces scènes du petit matin qui se mélange avec l’après-nuit, où l’on ne sait plus si on doit aller dormir ou prendre un café… et croiser, sur le chemin du retour au campement, des punks amoureux dansant dans la brume alors que plus aucune musique ne perturbe le silence. J’ai ma carte mémoire biologique pleine des regards de ceux et celles que je ne croiserai plus mais qui m’ont « empreinté » l’oeil, qui y ont laissé leur marque. Ce serait ça, la définition de la fête ? Le partage d’instants fugaces mais magiques – humains – avec des inconnus, avec ses proches. À répéter jusqu’à l’infini… Enfin jusqu’à ce que l’on en crève. heureux.

« On le sait, rien n’est éternel. Tout casse, tout passe, tout lasse » Maffesoli 

Il y a dans l’imaginaire populaire et archaïque une figure cyclique du temps, une incarnation qui roule autour d’un axe, répétitive – ainsi Perséphone dont le séjour aux enfers d’Hadès provoque l’hiver. Quand vient le moment pour elle d’être libre, le printemps arrive. La renaissance du soleil chaque jour est symbolisée par la renaissance perpétuelle et cyclique d’Osiris chez les Egyptiens (l’histoire incestueuse avec Isis et je ne sais plus quel autre frère méchant). Et plus proche de nous, les sacrifices animaux pratiqués chez les peuples vikings et celtes pour qui la mort donnée devait provoquer un regain de vie ailleurs (des récoltes fournies, une grossesse, un village riche à piller…).

Où se trouve le lien avec Binic, la fête, la musique qui tabasse ? Rien de scientifique ici, c’est une sensation… L’impression étrange et pénétrante que les communions festives de la sorte rendent tout un chacun bien plus vivant – tout en étant des sortes d’orgies destructrices et brûlantes, des nuits de perte neuronale et auditive, d’agressions intestinales, des moments que l’on endure souvent le lendemain. Mais que l’on réitère le plus souvent et le plus longtemps possible. C’est tout de même fou, lorsqu’on y pense rationnellement. Mais là est l’interjection où le bas blesse. Il semble que nous ayons dépasser le stade de la raison stricto sensu pour tendre vers une rive où le spectaculaire se lie aux frissons, où la passion est une denrée centrale, vitale, émotionnellement primordiale. Peut-être qu’au détour de ces deux premières décennies du 21ème putain de siècle, la raison est perdue. Non pas que nous, nous l’ayons paumé, non… Juste que son temps est passé, jusqu’à la prochaine fois – dans quelques deux-trois cent ans ?! L’heure paraît être à la prise de risque, à la non moins importante perte de contrôle et au sacrosaint lâcher-prise, non ?!? Ou quelque chose de ce genre…

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Binic… Piscine olympique de front de mer et jeux de balles, maillot de bain et bébé fêtard, copains hilares et bretonnes déjantées, rhum, vin, coke, spliff, cidre, L.S.D. Viande rouge. Danse entêtée… Combo gagnant pour une trentenaire désormais fatiguée. Nantais & Rennais à tire-larigot. J’ai vu passer le Sweatlodge Power pour des pupilles en fleurs… Et plus loin, les potes bretons anarchistes, fêteurs jusqu’à l’extrême et revenant du Fusion (festival Allemand, géant et militant). La descente n’est pas vraiment amorcée pour ces warriors du coeur.

Binic. Sable dans la culotte et bleu-violet au poignet après une partie de volley-ball. Bleu sur la fesse droite – chute en sortant du camion aménagé. Éraflée au genou – bagarre amicale dans les rues. Mal au corps, muscles gainés – danses éperdues au fil du son des basses répétitives et des solo déjantés des guitares électriques. Parfois, le corps se souvient mieux des situations vécues la veille que toi.

Au-delà, c’est un asso de passionnés – comme souvent – qui tient la barre pour réaliser ce festival : La Nef D Fous dont l’emblème noir & blanc est une madone perchée sur un rocher tenant dans la main droite une guitare électrique et dans l’autre une ancre. Ça dure depuis dix ans, l’affluence est croissante. Ils prônent l’accès à la musique gratuitement et pour tous (du moins celle de la rue).

Les scènes étaient au nombre de trois, La Pommelec, La Cloche et La Banche. On a squatté un maximum La Cloche, petite, conviviale et intensément rock. L’emplacement est confiné entre le port, les bars typiques, les galettes, la rhumerie et le chemin du campement. On y a vu XYZ, duo psyché ; Bench Press – quatuor énervé & punk ; White Cowbell Oklahoma – l’histoire des meuleuses et des tronçonneuses ; DJ Fanta que j’ai bien aimé car il avait un nom facile à retenir – en plus de passer de bons squeuds. Sur La Pommelec, on a vu Digger and The Pussycats – duo trash déjanté, ça nous a beaucoup plu.

Binic ta Mer, c’est trois-en-un : les potes, la plage, la fête Rock’n Roll… et ça passe mieux qu’un cachet de saloperies multi-vitaminées.

3 commentaires

  1. enflammée enflammée la ‘bougress’ seule? non biniqué par des punks aux beurre noire, rentree chez ‘elle’ tetine le matelas et passe la grumeuse…..

  2. Apparemment Docteur, les adeptes de Cthulhu procèdent à leurs bacchanales du coté de la Bretagne en ce début de III millénaire.
    As tu vraiment cru que les petites vieilles de ce village de pécheur étaient bienveillantes envers vous?
    Ces villageois n’étaient ils pas, sous leurs apparences humaines et inoffensives, des adorateurs de la Nef d’Abdul al-Hazred. Leur sourire masquaient assurément la jouissance à vous savoir en leurs possession durant ces quelques heures.
    Additionne les chiffres de la date et tu comprendras

  3. crevettes moules thn, écrevisses anguilles vives têtards MELONS ? pieuvre, ourssin coquilles vives seches
    vers couteaux meduses dorade limande pied de veaux? cornichons des mers!!!sisisi!!!

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