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19 mai 2017

Avec « Slow Down », changement de tempo pour les Madcaps

Vous venez de sortir votre troisième album, et plus ça va plus vous vous dirigez vers la soul-music en vous éloignant peu à peu du garage caractéristique de vos débuts. Est-ce le fameux album de la maturité ?

De la maturité pas vraiment, parce que le line-up est récent. C’est tout frais. C’est la première fois qu’on enregistre tous les quatre et la question « qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » se posait, inévitablement. Pour le reste, oui, on voulait se rapprocher un peu plus des racines du blues et de la soul-music. D’où le titre de l’album « Time to Slow », pour assumer cette démarche et incarner ce tournant.

Vous étiez en tournée française récemment.

Oui on vient de la terminer là, et là aussi on va ralentir un peu la cadence. On a fait une trentaine de dates depuis le début de l’année.

Niveau cotisation pour l’intermittence vous devriez bientôt être bons..

Personne n’est intermittent dans la bande, on bosse tous à côté. On aimerait vivre de ça mais ce n’est actuellement pas le cas. Inch Allah.

« Dès qu’un mec a 18 balais et trouve des potes pour faire un groupe de punk, il peut jouer partout à Rennes. »

En regardant le clip de She’s so hot, on peut espérer une carrière internationale.

Pour ce clip, c’est Thomas, le chanteur principal des Madcaps, qui tient le rôle. Lui est déjà parti aux USA ; en bon prof d’anglais qu’il est. On a déjà joué au moins une fois dans les pays frontaliers et on a envie de faire quelque chose de supérieur. Mais ça signifie de faire des bornes à la pelle et de faire au moins 30 dates pour rentabiliser le voyage. Sur plus d’un mois donc. On a une lubie aussi qu’on va pousser jusqu’au bout : aller enregistrer à Daptone, où sont passés notamment Sharon Jones et les Mystery Lights. Et même King Gizzard & the Lizard Wizard d’ailleurs, qui vient souvent taper l’impro chez eux. Si on passe par New York, on ira toquer à leur porte.

Même au-delà de New-York, en Californie vous pourriez être bien.

Au pays du garage, c’est sûr. Mais on se voit moins là-bas, face à la grande profusion californienne ; même si l’ambiance semble plutôt cool et familiale. Ty Segall, Thee Oh Sees, Meatbodies […], tout le monde est pote là-bas et c’est un truc qu’on peut retrouver à Rennes et à Toulouse par exemple, où des microcosmes sont articulés entre des bandes de potes, des assos, des bars… Tout le monde se mélange car tout le monde est acteur de la scène locale. Mais ce schéma là ne fonctionne que dans les villes moyennement grandes. Los Angeles c’est pas la même chose. San Francisco par contre…

D’ailleurs, comment se porte le Rock à Rennes en ce moment justement ? C’est toujours ce berceau prolifique dont on parle depuis plusieurs années ?

Il y’a une génération de gens plus jeunes que reprend un peu le truc en marche depuis 2 ans. Les Flashers et Cheapster, deux jeunes groupes qui sont sur Beast Records, sont bien partis pour reprendre totalement le flambeau. Pas loin de Rennes il y’a le Binic aussi, qui recherche spécifiquement cette fougue adolescente à Rennes ; pour savoir ce que les jeunes ont à dire. Dès qu’un mec a 18 balais et trouve des potes pour faire un groupe de punk, il peut jouer partout à Rennes.

cover

La pochette de cet album fait légèrement penser à celle de « The Soft Parade » des Doors. C’est un effet vintage recherché ?

Il y’a pas mal de pochettes comme ça au final. C’était dans la continuité du retour aux sources dont on parlait tout à l’heure. On peut aussi penser au best-of de Queen, qui a la particularité d’être sacrément dégueulasse, ou à Ultimate Painting, un groupe à la Velvet. C’était dans le délire du truc.

The Madcaps // Slow Down // Howlin Banana – Beast – Bickerton Records
https://madmadcaps.bandcamp.com/

TheMadcapsslowdown_web

Nicolas Jarzynski

Amateur professionnel

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