Après deux tournées européennes intenses et remarquées sur l’année 2022, les Hollandais de Tramhaus sortent leur premier EP « Rotterdam » chez Subroutine Records. Si le groupe n’en est encore qu’à ses débuts, il jouit déjà d’une certaine notoriété dans la scène post-punk européenne, surtout connu pour ses performances scéniques et son ton narquois. 

Le 3 novembre dernier, les petits princes du post-punk de Tramhaus sortaient leur premier album chez Subroutine Records, sobrement nommé (et sobrement illustré) « Rotterdam », du nom de leur ville hollandaise bien-aimée. Formé au cœur de la pandémie, organisant ses répétitions entre des confinements successifs et de redondantes annonces d’apocalypse, le groupe a rapidement réussi à se faire remarquer par son énergie, ses performances scéniques fébriles de lions en cage et des textes oscillant entre le comique absurde, la satire sociale et le quasi pamphlet.

Il faut dire que leurs performances sauvages passent rarement inaperçues (pas surprenant, pour un groupe qui a débuté ses tournées européennes avant de proposer le moindre enregistrement), autant que leur capacité à jouer avec les codes du post-punk pour parfois s’éloigner de son carcan, comme avec leur très réussi Marwan. Dans un autre registre, le single Make It Happen (inspiré du slogan de la ville de Rotterdam) a servi d’hymne militant à un festival local dénonçant l’expulsion forcée des habitants d’un quartier de la ville.

C’était à Porto, un soir de septembre dernier, que j’ai rencontré (par hasard) Tramhaus. Je n’avais jamais entendu parler d’eux, mais quelques surfeurs d’un village de la côte portugaise m’avaient recommandé de voir leur concert du lendemain à Porto. Charmé par la ville et ses lumières du soir, j’entrais après une longue enfilade de marches dans le lieu que l’on m’avait recommandé. Au bar, un Américain m’apostrophe « eh, tu ressembles à Pigpen de Grateful Dead, viens boire un coup avec nous » (lui-même avait un faux air du claviériste Brent Mydland). En attendant au comptoir la commande, un jeune homme tout de noir vêtu m’interpelle lui aussi : « c’est ici le concert ? ». Je me pose la même question, mon ami. Il est DJ de techno, vient de Rotterdam, et souhaite voir jouer le groupe dont il partage les origines.

Nous nous dirigeons tous ensemble (Hollandais, Américains, Français) derrière les portes de la salle, plus amusés par la rencontre que nous venons de faire qu’excités par ce groupe qu’aucun de nous ne connaît. Puis surgissent sur la scène les cinq jeunes Hollandais de Tramhaus. La suite ne sera qu’une succession de claques, de hurlements et de rythmes post-punk maniés avec précision chirurgicale. La formation est redoutable, autant que le mulet sauvage du chanteur, virevoltant et distribuant ça et là quelques gouttes de sueur. Après un show court mais intense et chaudement acclamé, le public (et notre hétéroclite bande d’un soir en première ligne) se rue vers le coin merchandising pour discuter avec les membres du groupe. La suite appartient à la nuit de Porto, avec dans les mains un 45 tours du single « I Don’t Sweat/Karen Is A Punk » et une vraie belle surprise à raconter.

Tramhaus // Rotterdam // Subroutine Records, sorti le 3 novembre

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