Quatre ans après le très réussi « The Nothing They Need », Dead Meadow est de retour le 9 décembre avec « Force Form Free », signé chez Blues Funeral Recordings. Sur ce nouvel album où le heavy-psych se fait résolument plus psych qu’heavy, le groupe prend un virage instrumental et expérimental plus prononcé, parvenant ainsi à rester dans la course.

« Force Form Free » de Dead Meadow sonne comme si la bande de jeunes stoners (plus si jeune, en fait) quittait finalement le garage parental après vingt-quatre ans de bons et loyaux services dans la galaxie très nébuleuse du psych-rock américain.
Bon, dans les faits, ça fait belle lurette que le groupe a quitté ledit garage et prit son envol, enregistrant un peu partout aux États-Unis (avec une préférence marquée pour une certaine grange de l’Indiana). Mais ce dernier album a un côté résolument plus solennel que les précédents, dont l’esprit grunge et fougueux se fait maintenant plus discret.

La direction empruntée est, pour ainsi dire, plus hypnotique et introspective que ce à quoi le groupe nous avait habitué. Et ce léger virage est bienvenu : malgré sa formation en 1998 et sa carrière déjà longue, Dead Meadow parvient donc encore à explorer de nouveaux sentiers, tout en conservant la patte qui les caractérise, eux et leur quasi sans-faute discographique. La première piste The Left Hand Path (dont l’intense clip croise une Cendrillon sous coke, Guernica et quelques pyramides) ouvre ainsi le disque comme un long mantra, lent et répétitif, clôturé par l’excellent et méditatif Binah, ressuscitant les déserts apocalyptiques de l’aïeul Sleep et autres ancêtres Kyuss.

Entre les deux, Dead Meadow parvient à cultiver un certain art de l’équilibre et de la complémentarité, les morceaux (très majoritairement instrumentaux) se répondant avec une grande justesse. La deuxième piste The Lure of the Next Peak coupe net avec la transe de la précédente, rappelant le molam psychédélique de l’Asie du Sud-Est des 70-80s. La suite du disque n’est pas en reste, encore très différente, avec toutefois un peu moins d’intérêt pour Valmont’s Pad. Le morceau avait pourtant un fort potentiel narratif : inspiré de la BO signé Morricone de Danger Diabolik, le clip fut tourné dans le carwash favori (une source d’inspiration comme une autre) du guitariste et chanteur Jason Simon (lequel se démarque tout aussi bien dans sa carrière solo).

Enfin, la quasi absence de chant sur l’album (la voix ne se lève que sur To Let The Time Go By et Binah) confère une certaine cohérence à l’ensemble. Les sons lents et répétitifs n’en sont que plus hypnotiques, malgré le risque de tout simplement décrocher devant certains instrumentaux parfois redondants. Toutefois, « Force Form Free » est loin d’être un album d’ambiance : une écoute attentive peut réellement découvrir son potentiel. Et son lot de voyages astraux intempestifs, comme d’habitude.

Dead Meadow // Force Form Free // Sortie le 9 décembre chez Blues Funeral Recordings
https://bluesfuneralrecordings.bandcamp.com/album/force-form-free

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