Physique de joueur de la Juventus de Turin, chansons martiennes ; Andrea Laszlo De Simone ne vous dit peut-être rien et c’est bien normal : même dans son pays, son nom résonne autant que celui de Daniel Bevilacqua, à qui l’on a furieusement envie de le comparer à l’écoute de Mistero, premier titre d’un album italo-cosmique à paraitre en mars chez Ekleroshock.

« Je n’ai jamais acheté un seul album de sa vie ». Lire une phrase pareille en 2020 a tout de même quelque chose de profane pour le mélomane ; ça passerait presque pour une posture dans la bouche de n’importe quel autre musicien, mais dans celle d’Andrea Laszlo De Simone, on a pourtant envie d’y croire. La citation est extraite d’une interview accordée à la version italienne de Rolling Stone, et ce n’est pas la dernière des surprises. On y apprend également qu’il se fout d’être comparé à Lucio Battisti – l’un des seuls artistes cités à tour de bras quand il est question de l’Italie, parce que Zucchero, c’est sympa, mais faut quand même pas déconner – et qu’il a d’ailleurs appris son existence par les journalistes.

La raison de tout ce barouf, c’est « Immensita », un mini album déjà sorti de l’autre côté des Alpes, et qui sera publié en mars par un autre esthéticien de la musique, Matthieu Gazier, chez Ekleroshock/Hamburger Records.

En seulement 4 morceaux, « Immensita » explose tous les clichés ringards sur l’Italie spaghetti et propulse son pays tout entier dans une autre dimension. On n’écrit pas cela pour faire genre ; Andrea Laszlo De Simone ne ressemble à aucun de ces bellâtres italiens roucoulant comme des pigeons sous les fenêtres. Il faudrait d’ailleurs plutôt regarder du côté de l’Américain DM Stith pour trouver un point de comparaison valable tant chaque chanson donne l’impression d’être un appartement de 150m2 dans lequel on s’engouffre en découvrant, à chaque mesure, une nouvelle pièce.

Résultat de recherche d'images pour "andrea laszlo de simone"On conclura cette introduction à l’oeuvre Simonienne en précisant que « Immensita » ne compte que 4 titres – mais quels titres ! – alors qu’au départ, l’œuvre aurait dû être conçue comme un double album. Ecourté pour cause de paternité, le disque n’en reste pas moins splendide ; c’est toute l’Italie des publicités Buitoni transposée dans un monde parallèle ; et où la préciosité des harmonies n’aurait pas été bouffées par Kanye West et ses apôtres de l’Apocalypse. Rajoutons que l’album à paraître parle de la « linérarité du temps », qu’il a été composé pour illustrer un moyen métrage tourné par l’artiste lui-même – et visiblement toujours dans les cartons – et que ce film est peut-être encore plus beau coincé dans la tête de l’auditeur, bluffé par tant de poésie sans filtres.

Pour patienter, son précédent album, publié en 2017, s’écoute juste en dessous.

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