Sorti en mars 2017, posé négligemment sur une pile de disques criants à l’abandon, le « Y » de Yaron Herman ne s’extirpe de notre loterie musicale qu’aujourd’hui. Plus qu’un disque, il s’agit pourtant là d’une œuvre qui assume ses influences inattendues, pour un genre soi-disant plus dans la coup.

Yaron Herman est ce que l’on peut appeler un prodige. Une de ceux que l’on voit émerger dans un milieu éloigné du populaire et qui ne souhaite justement qu’une chose, l’élargir  au plus grand nombre. Pris d’une passion soudaine pour le piano, après que son rêve de devenir basketteur a été réduit en miettes à cause d’une blessure au genou, le jeune Yaron (alors âgé de 16 ans) a cette capacité que beaucoup envient : celle d’apprendre vite et bien. Ce qui lui permettra d’enchaîner les succès et les récompenses dont celle de Révélation instrumentale de l’année 2008 lors des Victoires du Jazz.

Que fait la police. Si ce jeune musicien (né en 1981) originaire de Tel Aviv plaît tant, c’est parce qu’il aime sortir des sentiers battus. Pour lui, le jazz ne se cantonne pas qu’à une suite logique des œuvres des plus grands ou à l’utilisation des sempiternels combos : saxophone, trompette, trombone, clarinette et piano. Yaron le transforme en une musique actuelle, voire pop avec des reprises inattendues telles que Toxic de Britney Spears ou encore Message in a Bottle de Police. Des mélanges vraiment étonnants, toujours agrémentés de titres originaux qui font (re)découvrir le genre aux plus plus jeunes et crier les plus intégristes.

Le tournant incontournable. Composé de 12 titres, le disque prouve que le musicien franco-israélien veut rompre avec ses habitudes de reprises et se livre entièrement avec ses propres compos accompagnées de collab’ inédites. Bastien Burger (bassiste de The Dø), Dream Koala (jeune producteur électro-pop), même -M- ou encore son ami bluesman Hugh Coltman renforcent les traits de cet album aux influences modernes et populaires. « Il n’y a pas de musiciens dans ma famille et pour moi, la musique tournait plus autour de MTV, qui est assez éloigné du jazz« , avoue-t-il lors d’une interview pour Radio Londres. Sur fond de jazz donc, le piano côtoie le post-rock et l’électro, avec une pointe de chant traditionnel yiddish. Le tout fait de « Y » un incontournable de la discographie de Yaron Herman, à la croisée des genres, comme sur la pochette.

Yaron Herman // Y // Blue Note France

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