Aussi insaisissable qu’un disque de Bowie écouté les mains mouillées, le grand audiomélophile sort de sa tanière pour assembler 60 minutes de beauté où Forever Pavot croise la route de Patrick Dewaere, où les Nuls affrontent Philippe Katerine et où Julio Iglesias allume un feu de cheminée avec Grauzone. Est-ce que c’est ça, le multiverse ? Non, c’est un instant sur la touche pause nommé Deux ou trois choses que je sais d’elle.
Alors que la grisaille s’était installée, et pas que dans les poils d’une barbe chaque jour plus hirsute, la vie d’un type comme lui pouvait se résumer à une douleur après l’autre. Et pourtant, derrière ce ciel de traine il sentait poindre une embellie. Parce qu’elle lui avait dit « Je suis un personnage baroque à la scène et une petite chose fragile en privé », tout en elle lui paraissait drôlerie. Alors, comme dans un film de Godard, il avait préféré parler comme des « citations de vérités » pour dire ces deux ou trois choses qu’il croyait savoir d’elle. Et puis il faudrait faire avec ces deux ou trois choses qu’il ne saurait jamais lui dire autrement qu’en passant par sa combine misérable. Flanqué de son costume de gangster métaphysique, il allait voler des voix, des chansons et des archives dans l’unique but de la faire sourire en déshabillant Jean pour habiller Paul.
Voici donc venue l’heure de Deux ou trois choses que je sais d’elle ; soixante minutes de de confusion entre elle et moi. Soixante minutes de confusions entre Jean-Louis Murat et Jean-Louis Trintignant, entre Pierre Clémenti et Pier Paolo Pasolini, entre la petite Anne et Anna Karina, entre Philippe et Katerine, entre Francis et ses peintres, entre Gigi et Ingrid Caven, entre Augustin Trapenard et lui, quelque part entre le Pont Mirabeau et les Grands Boulevards, l’Olympia et le Quai André Citroën, l’avenue Soret et la rue de la Liberté. 2023 mercis à Bester, c’est toujours un plaisir que d’être accueilli sur le site. Cependant je me réjouis à l’idée de me retrouver dans les pages du futur Gonzaï pour un portrait aux contours flous. Faites donc comme moi, envoyez des sioux !
A propos de Prieur de la Marne : le type est toujours dans l’écriture du scénario de son premier film réalisé par Thomas Blanchet. Il s’est également lancé dans un roman graphique qui retracera les pérégrinations d’un toxicomane dans les années 90.
Et pour écouter Prieur de la Marne en lisant Gonzaï accroupi, c’est par là.
Tracklisting :
Patrick Dewaere « la principale intéressée »
Forever Pavot « les enjambées »
Patrick Dewaere « on va tout recommencer »
Patrick Dewaere « Pov’ connard »
Mac Miller « Smile »
Jacques Chancel « tout en elle me paraissait drôlerie »
Pierre Clémenti ‘comme dans un film de Godard »
Marina Vlady « avant quand je rêvais »
Flora Fishbach « Un beau langage »
Jean Rochefort « son corps, son odeur étaie
Petite Anne « ils appellent ça bander »
Jean-Louis Murat & Jennifer Charles « Monsieur craindrait les demoiselles »
« Au plaisir succèdera l’ennui’ (extrait du documentaires « Les territoires de la défonce »)
Page de réclame
Jean-Louis Trintignant « Le Pont Mirabeau »
Vivie la fête « Nuit Blanche »
Anna Karina « Ok mon beau »
Katerine « Louxor »
Prototypes « Danse sur la merde »
Jean-Paul Belmondo « Ok ma belle »
Vitalic « La Rock 01 »
Jean-Paul Belmondo « 137 »
Philippe Katerine « Aimez-moi »
Bruno Carette « C’est possible »
« Bienvenue en Suisse »
Julio Iglesias « La Mer »
Pierre Vernier « il attendait beaucoup »
Ajda Pekkan « Méditerranée »
Nino ferrer « Ta mère n’est pas d’accord »
Doppelgangaz « At night »
Charles Aznavour « La baraka »
The Zombies « Time of the Season »
Katerine, Francis et ses peintres « Chacun fait (c’qui lui plait) »
Augustin Trapenard « Comment allez-vous ? »
Armagedon
Christian Clavier « Tu crois que c’est bon signe ? »
Anna Karina & Katerine « Qu’est-ce que j’peux faire ? »
Thierry Lermitte « J’ai énormément changé »
Gigi « Chier chier et merde »
Grauzone « Eisbar »
Pierre Clémenti « une vitalité désespérée »
Holden « Appelle-moi »
Thierry Le Luron « Nous nous reverrons un jour ou l’autre »
Pier Paolo Pasolini « Moi, je resterai là »
Ingrid Caven ‘La la la »
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ring les ringards!