Après « Disco Sympathie » sorti en 2014, gentil hommage aux perles rendues jetables par un marché saturé sous le soleil d’une époque trop festive pour être honnête, Vidal Benjamin propose la petite sœur rebelle et New Wave, « Pop Sympathie ».
Qu’est-ce qu’on trouve sur la compilation Pop Sympathie ? Quinze titres ayant rêvé de faire danser une certaine jeunesse dorée des années 80, et autant de bonnes grosses ficelles de producteurs mi-hédonistes mi-opportunistes pour les relier tous entre eux. C’est facile d’écoute et aussi, il faut se le dire, toujours un peu la même chose.
En tentant de venir remplir une bande FM devenue longue comme l’A10 à la suite de l’apparition de la radio libre, les morceaux de Pop Sympathie ont ainsi gagné leur aller-simple vers la case anecdotique. Nous néanmoins voilà avec un heureux accident industriel sublimé par les talents de digger de Vidal Benjamin : la demande exacerbée génère une offre gargantuesque et c’est le déferlement d’une pluie de pépites qui documentent leur époque avec une fidélité tout en musique et en image. (Ruse de producteur : pour toucher une cible de fêtards légers, autant leur parler d’eux-mêmes ?). Au final, « Pop Sympathie », c’est une collection de petites histoires qui comme souvent font la grande.
« Prends ta douche on va aux Bains »
Les textes vous mâchent les codes de la nuit sans faire mal à la tête : name dropping, état des moeurs, dresscode et surtout hot spots du Paris époque premier mandat de Mitterrand. Aucune excuse pour ne pas passer une bonne soirée magnifiquement ratée (comme la jeune fille qui chante qu’elle en a « marre d’aimer sans aimer »).
Le décor et le casting sont bouclés : les dragueurs, l’amour (mais juste celui qu’on fait hein, ça va pas ou quoi), les déconvenues et humiliations sentimentales en tout genre, les courses en taxi, les vacances à Ouagadougou qui se terminent au Lavandou et les mini-jupes blanches.
Mais la vraie star de « Pop Sympathie », ce sont Les Bains Douches, auxquels les Martin Circus (piste 9) consacrent un titre entier, (ou plus précisément aux lourdauds qui les hantaient, les « tombeurs genre Woody Allen », comparaison qui colle quand même un peu les jetons). Ancien cloaque devenu glorieuse basse-cour des beautiful people, c’est à l’ambiance de la boîte la plus iconique des nuits parisienne (officiant de 1978 à 2010 et vivant aujourd’hui une retraite pépère en hôtel de luxe) que « Pop Sympathie » s’attache à rendre hommage, quand « Disco Sympathie » avant elle était plutôt Palace. Moins funky, anti-disco et finalement plus à contre-courant et résolument sale-gosse, la sélection est à l’image du club qui a connu ses heures de gloire au son des synthétiseurs de la new wave et qui a également fait jouer Joy Division, les Dead Kennedys, ou les Rita Mitsouko (supplément sauce cocorico s’il vous plaît).
Au sujet des interprètes, si la plupart des noms sonnent inconnus au bataillon du Top 50 (en omettant peut-être les suscités Martin Circus), leurs parcours de vie valent parfois tout de même l’anecdote. Laurent Stopnicki a vraisemblablement trouvé les chemins de la plénitude puisqu’après avoir vanté l’amour fonctionnel (à faire « dans les waters, dans les vestiaires » et surtout sans sentiments), il est devenu sophrologue star et possède un site web complètement poilant disponible ici.
Le morceau de Ronan Girre, numéro quatorze sur la tracklist est discrètement interprété par celle qui (comme par magie) reste la même au grès des époques, Arielle D. Loin de vouloir jeter la pierre à des interprètes à l’opportunisme avoué (et donc à moitié pardonné), dites oui au remplissage musical contemplatif des années les plus festives de notre Histoire. Ça vous fera au mieux fantasmer sur une époque où le plus gros problème c’était « le prix du crème au comptoir » (Zig Zig dans Ça s’arrange pas) et les filles qui se jettent sur toi en discothèque (alors que se profilaient tout de même SIDA, chute du parti socialiste, chômage exponentiel et renouveau de l’extrême droite), et au pire, vous réjouir du fait que Maribel et Dorothée ne sont plus des prénoms qui se portent (cf. les copines de Milpattes dans Je vais danser, piste 6).
Compilation Benjamin Vidal présente « POP Sympathie » // Versatile
https://shop.versatilerecords.com/album/vidal-benjamin-presents-pop-sympathie-verlp39
7 commentaires
allez! c le 5 du Mois le rsa tombe! ce risk j’le pique @ gibert ou chez un autre au + facile, & je le del chez un con-fréres plus loin….
Si tu n’as pas la drogue spécial année 80 qui va avec, c’est inécoutable
quelle connerie d’illustrer avec le postr dead K.
le pire de la musique des années 80 ,de la merde en barre 24 carats ,MR VIDAL a réussi a nous pondre une compilation encore plus mauvaises que la CHEBRAN vol 1 et 2 de chez born bad ,ce qui n’est pas un mince exploit en soit .Rien que pour cela il mérite la legion d’honneur mieux encore je le nomme Pontifex maximus lol
clap yr hands wash yr feet & jump du haut de la Falaise
l’ai croise sur le trottoir de l’hôpital de st vincent de paul cartons soldes tout pourraves, il a tape dedans en demandant a sa ‘maaman’ le porte monnaie……