En mai 2010, Kevin Parker touchait le ciel du bout des doigts dès son premier album, « Innerspeaker », pour mieux se compromettre par la suite sur autant de disques incapables de reproduire le même effet. Dix ans plus tard, alors que l’Australien a définitivement retourné sa veste, un groupe parisien semble avoir retrouvé le ticket du pressing et livre avec un premier EP de psychédélique gazeux.

La jeunesse est-elle devenue profondément nostalgique ? Ca pourrait être le sujet du prochain bac philosophie. On y apprendrait que jamais dans l’histoire de la pop le futur ne s’est autant écrit en marche arrière, et que jamais il ne viendrait à l’idée d’un groupe fondé depuis 2015 de rédiger une biographie sans mentionner des culteries du siècle précédent.

Les Space Dukes ne font pas exception : dans la notule accompagnant ce premier EP, sont cités les Beatles, Gainsbourg, Zappa, mais c’est pourtant et surtout à Tame Impala qu’on pense en écoutant ces cinq titres produits comme si la cabane de Parker – celle où il enregistra son premier album – donnait directement sur le studio des Parisiens. Tous membres du Conservatoire, tous passés par la case jazz, ces Spaces Dukes n’ont pas trop l’air de se soucier de ces considérations sociologiques et tant pis pour ceux qui regretteront qu’un groupe de 2020 s’inspire fortement d’un groupe vieux de 10 ans plagiant lui-même John Lennon période acides avec Lucy.

Les titres étant assez décomplexés et aussi bien produits que ceux des voisins de Biche, on tombe dans le panneau et c’est précisément ce qu’il y a de superbe dans la musique; on peut savoir et malgré tout continuer de se faire avoir. Reste cet accent anglais à couper au couteau, comme cela est le cas chez 90% des groupes français ayant quitté un peu trop vite les cours de langue, mais bon, les Space Dukes ne sont pas formés pour devenir le symbole du problème éducatif français, n’est-ce pas ?

14 commentaires

  1. c’est quand même vachement bien imité. Jusqu’à la chemise du batteur et la basse violin…
    Patrick Sébastien, sors de ce corps !

  2. Alors y’a un son qui fait Tame Impala mais le reste pas vraiment…
    J’ai bien aimé la diversité de l’EP, ça fait un peu ‘le rock visité sous 5 aspects différents’.

  3. Tame impala le groupe le plus surestimé des années 2000 et 2010, vu une fois en concert à la, maroquinerie à l’époque du 1er album j’ai fuis tellement sa jouer fort, un vrai magma sonore, pire que les mbv période lovesess, tame impala c’est des suceurs de roue, c’est le haut de panier crabe des groupes mainstrea6 pseudo Indé, en clair c’c’est de la merde en barre 24 carats

    1. Alors là pour une fois on est d’ac : le « rock » psyché qui vire prog auto-complaisant (bon Soft Machine qd même ou Can c’était autre chose), king crimson qui devient yes, henry cow, camel (non là je déconne, jamais Fred Frith n’a baissé autre chose que ses chaussettes), l’école de canterbury, camel, le gentil géant ou rien à cirer.. Reste Kevin Ayers quoi,, & Robert Watt. Il y a 2 ans à Binic, j’ai vu une fille avec 1 t-shirt « YES ». Enfin bon, il y avait peut-être 1 sous-texte….
      Serviteur

      1. Ouais enfin on s’en branle du « psyché », du « soft rock » et autres étiquettes (d’autant que tu nous parles de groupes morts ou à l’ehpad).
        Reste que quand est sorti le premier Tame Impala, on est nombreux à avoir pris une claque avec ces morceaux bricolés par ce gamin d’à peine 25 ans. Ce qu’il advint par la suite, c’est une autre histoire.
        Vous pouvez toujours vomir votre aigreur dans les commentaires de Gonzaï, pas sûr que ça décoiffe beaucoup la tignasse blonde du Parker.

        1. vous n’avez pas tort,
          ça non, moi aussi j’ai craqué….au début, je sus con des fois
          & me souviens des concerts & vinyls avec ma fille
          d’où la déception

          1. La déception quant à la suite ?
            (perso, je sauve tout de même le 2e album… la surprise en moins)
            Après, je vous l’accorde ça a sérieusement dérapé. Mais quand même, sortir Innerspeaker à 24 ans… on peut (presque) tout se permettre après, et avoir envie de finir sa vie à boire des cocktails compliqués au bord de la piscine.

            1. le 2ème est le mien (notre) préféré
              après, comme tu dis, les synthés ou les compos alambiquées à 25 barreaux, ben fuck quoi, comme le dit ma fille; « t’as écouté Phoenix ? »
              essayer, c pas toujours trouver du 1er coup
              c’est parce qu’on est déçu (1 peu) qu’on aime

              Amicalement

  4. Persévérance : t’en as pas marre de te répéter ?
    Soit c’est une performance, et alors chapeau, soit t’es sérieux, et c’est triste.
    (Je suis breton hein, donc oublie le refrain sur le bobo parisien…)

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