Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais en ce moment la classe, c'est de faire de l'électro, pour montrer qu'on est en phase avec son époque, de la pop pour montrer qu'on

Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais en ce moment la classe, c’est de faire de l’électro, pour montrer qu’on est en phase avec son époque, de la pop pour montrer qu’on est gentil, et du rock pour montrer qu’on reste un bad guy. La modernité, ou l’art du grand mix…

Shit Browne, cinq mecs. Des gars bien de chez nous, même si leur son, tantôt énervées, tantôt très cool, reflète en tout et pour tout de sacrées influences britanniques. On peut penser que c’est dans le contraste marqué entre chacune de leurs chansons (nous parlerons d’un répertoire hétéroclite) que ce groupe trouve tout son caractère: En vous donnant l’impression, chaque fois qu’une piste se termine, qu’on passe du coq à l’àne comme dans une partouze à la ferme*. Entre les gros sons punk saturés sauce cave londonienne, les petites ballades pop qui faute de faire avancer le schmilblick, rendent le monde plus sympa, et les influences dites « Madchester », les poseurs d’étiquette peuvent toujours se toucher.

Ces influences électro, on les retrouve ici et là à travers un synthétiseur carrément grandiose. On le sent, remplissant la salle à lui tout seul sur les parties expérimentales, conservant malgré tout quelques sonorités en référence aux Doors lorsque l’ambiance est plus posée, plus pop. Ouais. Ca sent les fleurs, les pétards et le soleil. Même dans la voix, je veux dire. Il y a cet écho subtil, étrange et pénetrant, entre Morrison et le chanteur de Shit Browne (autant dans les textes que dans sa façon de débiter). Je ne l’ai jamais vu en concert, mais si sa présence sur scène est à la hauteur de ce qu’il pose sur le disque, ça doit être bon. Quant au reste du groupe, il vaut aussi son pesant d’or: la basse étonne, avec ses lignes assez groovy, la guitare qui s’adapte, sans jamais bafouiller et la batterie… qui se montre tour à tour dense, hypnotique et généreuse.

Si je me paye le luxe de détailler un à un les organes du groupe, c’est parce que le must du disque (fait étonnant pour un premier passage en studio d’un groupe) c’est tout simplement la qualité du rendu. Chaque instrument est parfaitement dosé, tout est clairvoyant, même lorsque le ton monte. Pour ce boys band relativement jeune (trois ans environ) le travail mené dans je ne sais quel bunker insonorisé reste d’une qualité à toute épreuve.

Shit Browne, c’est « chaud gaze » à tous les étages.

La légende (plus précisément: les autres médias trop collés aux biographies) parle de références à MGMT. C’est certainement ce que vous entendrez encore de la part du premier connard qui, ayant tendu sa pauvre oreille quelques secondes, ressentirai l’incontrolable envie de donner son avis (Oh oui, toujours si avisé) de clubber des salons dominicaux. Mais il y a, chez Shit Browne, un petit quelque chose de différent. Un petit truc dans l’ambiance qui est propre à ces cinq mecs. Comme sur Winter collection, un bon voyage de 6 minutes qui ne vous laisse pas sur votre faim, qui rappelle les sixties, vous font monter pendant, dirons-nous, un certain temps avant de vous achever par le feu d’artifice des supermarchés, sorte de super-production adaptée aux petites surfaces. Fort logiquement, Every single penny will be reinvested in the party ne révolutionne rien, le premier disque suit son petit bonhomme de chemin et pour cette seule raison mérite qu’on lui tende une oreille: Quelque soit le style que vous lui demanderez, la musique de Shit Browne rend la monnaie, chaque penny plus précisément, preuve qu’on peut être français et pourtant tenter la conversion sans grandes difficultés.

En concert à la Machine (Paris) le 4 juin.

Shit Browne //Every single penny will be reinvested in the party // Asphalt Duchess

http://www.myspace.com/shhhbrowne

*Citation de Fuzati

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