Demander à un artiste de se définir en 8 morceaux (playlist) et de tapoter dans la foulée une représentation de soi sur un clavier à

Demander à un artiste de se définir en 8 morceaux (playlist) et de tapoter dans la foulée une représentation de soi sur un clavier à touches sans vie est un exercice de style pour le moins difficile. Pour ne pas dire une mission impossible. Aujourd’hui pOOr bOy, garçon de la péninsule, ou presque.

pOOr bOy est un garçon un peu à l’ouest. De Morlaix pour être très précis. Pour l’être encore un peu plus, je lui propose un self-portrait, le deuxième de ma longue série. La réponse ne se fait pas attendre:

« Christophe vous me proposez là de faire un autoportrait, étant peu enclin à ce genre d’exercice nombrilisto-subjectif de faussaire, je me permets de vous proposer quelque chose de plus cartésien qui se résume en dates et permets au lecteur de retenir l’essentiel d’une existence sans s’être endormi au bout 8 lignes. En cette période d’examens qui conditionnent le futur de nos chers élèves et donc de notre puissante nation, il m a semblé bon de me présenter en fresque historique (enfin sur 31 années, 4/5ème  de vie terrestre) et synthétique. Je me permettrais de vous interroger à ce sujet dans quelque temps. Merci
Cordialement, votre ami virtuel, Jac alias pOOr bOy.

Crédits: Julien Bourgeois

Autochronologie :

1977 : Naissance le lendemain de la mort d’Elvis Presley dans une ville quelconque du Finistère, Landivisiau, les gens d’à côté disent de cette ville qu’elle ne sert à rien.

1978: Premiers pas à Roscoff, ville portuaire reconnue pour ses légumes, à savoir l’artichaut, le chou-fleur et les pensionnaires du centre de cure thermale.

1981 : Déménagement à Lanmeur de l’autre côté du pont, perçu à l’époque comme l’eldorado agricole breton (et aussi construit par peur de voir les chars soviétiques débarquer à Saint-Pol-de-Léo).

1986 : Amputation accidentelle de l’index de la main droite (enfin juste une phalange, une vilaine chute de BMX), scolarité exemplaire, découverte du TO7 et de son stylet magique. Les Treets s’appellent désormais M&M’s)

1987 : Mort de mon poisson rouge 30 secondes après son acquisition à la kermesse de l’école, j ai du danser sur Cookie Dingler en regardant son cadavre.

1988 : Entrée au collège, découverte du volley-ball, début de l’expression de mon mal-être à travers des crises d’apiculto-phobie. Meilleur buteur de L’USL. Nombreux trophées.

1993 : Achat de ma première guitare avec sa méthod’up : lecture des accords à l’envers.

1999 : Suite à l’écrasement par une auto de ma guitare folk, sombre arnaque aux assurances et achat d’une Takamine et d’un 4-pistes. Premières démos, maîtrise de droit des affaires et fiscalité.

2002 : Rencontre de John Trap (solo), ermite droïde de la vallée du diable, acquisition d un S-20 Akaï (arme de destruction massive dans les 90’s, aujourd’hui désuète du fait du temps de rechargement des disquettes missiles)

2003 : Vagabondages à travers l’Europe (Côtes d’Armor, Loire Atlantique, Vaucluse). 

2004 : Décès à l’âge de 27 ans de pOOr bOy, fauché au sommet de sa gloire par une grippe porcine.  Premier véritable gala lors du festival Panoramas à Morlaix. Collaboration sur l’album Bad Thriller d’Abstrackt Keal Agram. Contravention de 35€ pour stationnement sur même emplacement pour une durée supérieure à 15 jours.

2006 : Moondream, premier album  et acte de terrorisme subjectif voit le jour dans l’indifférence la plus totale. Constitution d’ un groupe armé composé de Splisk, Forenz, Madame Madame, Nihil Kei et John Trap (solo).

2007 : Signature avec le label YY (double why), rencontre de Peter Deimel plus connu sous le nom du  » berlinois aux doigts de Fée  » et de Loulou Minitel, la sulfureuse meneuse de revue du Flash. Aucun rapport de cause à effet.

2008 : Bataille du Black box qui durera 12 jours et qui débouchera sur l’indépendance du bas-Ségreen.

2009 : pOOr bOy publie Dreamer, are you sad ? et sonne le glas de l’indie-rock modéré. A Morlaix la municipalité décide de grillager un arbre et un lavoir afin d’éviter le regroupement de « marginaux ». To be continued….




La playlist de pOOr bOy (Only in it for the music)

Radiohead  « 15 Steps « (In Rainbows) 2008 : Ce qu’il y a de merveilleux avec ces bourgeois anglais déprimés, c’est leur capacité à transformer un morceau qui aurait pu être assez moyen en vraie bombe ( quelle ligne de basse sortie de nulle part ). 15 Steps c’est un peu Alain Bernard mais avec sa combinaison.

Beck « Cyanide Breath Mint (One Foot In The Grave) 1996 : Ce que le Lee Marvin du folk a fait de mieux à mes yeux. Si jamais le vilain qui m a volé la K7 au camping du pont du Gard en 2000 lit ceci, qu’il prenne immédiatement contact avec moi.

Donovan « Roots Of Oak ( Open Change )1970 : Son meilleur bien que méconnu. A écouter d’urgence si vous ne connaissez pas. Je l’ai récemment fait écouter à la maire de Morlaix qui malheureusement a aussitôt décider de grillager un arbre… les goûts, les couleurs, les penchants fascistes…

JB Lenoir « Feel So Good « (Alabama Blues) 1965 . Rien à voir avec Bernard, Ce type était fantastique (Bernard aussi), une vraie tuerie sur les ondes (Bernard aussi).

Crass «  Mother Earth » ( Stations of Crass) 1978. Une fois digérée l’intro un peu difficile place à une vraie leçon de punk brut sans concession automobile aucune… déconseillé à tous les conducteurs de FIAT.

Sonics « psycho » ( Here Are The Sonics) 1966. Biens plus énergiques et beaucoup moins pixélisés que le hérisson, l’essence même du garage chez votre pompiste de supermarché.

Sebastien Schuller « The Border (Evenfall) 2009 : 4 ans c’est long, mais ça valait le coup d’attendre…par contre on attendra pas aussi longtemps pour qu’on nous rende notre arbre (celui qui est entouré d’un odieux grillage).

Jason Edwards « Codeine » (Bourbon blues) : un autre frenchie qui ne mélange pas que les alcools mais brasse aussi sans complexe et avec brio ( pas la chanson de big soul) du Tom Waits avec du Donovan… le résultat m a laissé pantois.

 

 

13 commentaires

  1. J’ai écouté l’album (pas mal, mal !)

    la playlist est trop basique mais les textes sont assez drôles, donc ça passe (globalement)

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