L’autre jour une ancienne gloire est passée dans une ancienne capitale mondiale. Que vous lisiez cet article en 2009 ou ultérieurement, cela donne peu ou prou la même sensation de déclin des icones. Sur l’affiche était inscrit la mention suivante :
Samedi 14 mars 2009,19h30 au Nouveau Casino : SPECTRUM (Ex-Spacemen 3)
Après environ 345 mails et autant de supplications pour tenter de rencontrer Peter Kember (alias Sonic Boom) et ses claviers qui hoquètent, Gonzaï échoue finalement à rencontrer une épave (ok je suis un peu dur sur ce coup là, d’autant plus que j’ai rencontré Kember voilà 5 mois mais paumé la bande de l’interview, NDR) des années 80, perdue dans le nouveau millénaire comme moi et mes tentatives de bosser 48H sans dormir. Le concert ? Je n’y étais pas. Mais j’imagine aisément 75 personnes pendues aux lèvres du synthé de Pete, l’ambiance délétère et le sentiment général, mix d’un regret collectif (« on y était ! ») et d’un abandon individuel (« mais qu’est ce que je fais là ? »). Pendant ce temps, un jeune groupe anglais effraye la chronique à base de groove mutant slowdisco : S.C.U.M.
Ils assurent des premières parties pour d’anciens retraités (Throbbing Gristle), jouent dans des églises à l’hygiène contestable et font parler d’eux (plusieurs fois, NDR) dans le New Musical Express. Muni d’un Myspace à la lisibilité contestable, paré de rythmes Voodoo « je te coupe la tête du poulet en moins de dix secondes », S.C.U.M. s’assume aisément comme la version non-fonctionnaire fictionnée de The Horrors. Les zombies sans le carton pâte, pour une faible minorité d’amateurs des séries B. Le tout avec beaucoup de bruit, des lasers sortant des orbites et une vraie rage au fond des yeux.
S.C.U.M., ou la science friction pour plus de 75 personnes avec le gout de la chair en guise de pop-corn.