Peu de temps après avoir fait croire à tout le monde (ou presque) qu'ils avaient signé chez Sony, Schlaasss lève enfin le doute. Cette fois, et ce n'est pas une blague, Schlaasss nous présente son véritable premier extrait, "Philippe le Dauphin", et nous livre quelques explications dans une contre-interview anti-Bisous.

Pour ceux qui auraient raté le dernier épisode, Schlaasss avait diffusé Bisous chez Gonzaï, qui était présenté comme le premier extrait de leur prochain album « Casa Plaisance ». Sauf qu’il s’agissait évidemment d’un énorme foutage de gueule.

La volonté du groupe était de démontrer l’hypocrisie artistique que peut entraîner la signature chez une maison de disque, et dénoncer le système de promotion musicale en abordant une stratégie différente. Il était assez culotté de voir Schlaasss renoncer à ses origines pour virer vers une pop mielleuse sur fond de mojito au bord de la piscine, pas vrai ? La démarche du groupe tournant autour du thème des « masques » (sociaux, politiques, virtuels), Schlaasss défend le fait de pouvoir être tout et son contraire, et de ne pas répondre aux commandements d’une société qui réclame de se positionner de façon définitive dans une direction, dans un milieu, dans une sexualité, et ainsi de suite. Moralité : se foutre de ce que les gens pensent. Et c’est bien ce qu’a fait le groupe avec Bisous : il s’est bien foutu de votre gueule.

Les freaks sont de retour. Ils n’étaient jamais vraiment partis en fait.

Alors comme ça on troque finalement l’amour bisous-bisous contre la haine trash ?

Charlie : Bah ni l’un ni l’autre en fait. Ce qui est sur c’est qu’on n’a jamais signé chez Sony et qu’on a fait « Bisous » et ce canular pour faire chier tout le monde. Pour faire parler. Pour que les gens fassent notre putain de boulot de com à notre place, vu qu’on a pas un rond. Et ça a plutôt pas mal marché, il y a eu de belles réactions pleines de noblesse…  Ça nous a fait rire et c’est ça qui compte.

Daddy : On n’est toujours pas ce que l’on voudrait être ni ce que d’autres voudraient qu’on soit. On joue avec tous ces masques, on se moque de tout et de nous-même. C’est toujours ça que les Allemands n’auront pas.

C’est l’effet 2017, l’année pas gentillette ?

Charlie : Quéquette. Les vrais méchants ont souvent l’air gentils. Et inversement. Amen.

Daddy : C’est l’effet « monde de merde » que produira chaque nouvelle année tant que l’homme ne sera pas entièrement éradiqué de l’univers.

Donc vous avez pas signé chez Sony ? Comment ça se passe pas avec eux ?

Charlie : Aucune maison de disque ne nous a jamais contacté. T’as vu nos gueules et ce qu’on raconte enfin ?! Et puis si un tapin-producteur venait à nous donner son avis de concessionnaire Honda sur notre musique… S’il n’a pas fait un truc de couillasse qui impose un respect et une curiosité immédiate, genre avoir vécu avec une meute de hyènes déguisé en antilope pendant 10 ans, j’pense qu’il se prendrait une grosse Volvo dans le cul.  Et puis le jour où j’accepterai que quelqu’un me dise quelles fringues porter, j’pense que ça serait sous effet du GHB. Quant à me faire maquiller, je l’ai fait pour le clip de « Bisous » et tout le monde a dit que je ressemblais à un travelo ou à une vieille milf pétée au curaçao… Alors merci bien hein.

Daddy : Il ne se passe rien, on ne va pas dans les mêmes bars, on ne se connait pas, on ne se parle pas. On n’a pas le même métier. On connait plus de maçons ou de potiers que de gens qui travaillent chez Sony.

Vous ne craignez pas que vos fans de la dernière heure soient un peu déçus de ce changement de cap ? Le reggaeton-tropical vous allait plutôt bien.

Charlie : C’est leur problème, pas le notre.

Daddy : Le fanatisme ne peut que mener à la frustration.

L’album à venir sera-t-il dans la même lignée que Philippe Le Dauphin, c’est-à-dire plein de colère et de connerie ?

Charlie : Ce sera un album de merde, qui décevra terriblement tout le monde. Ça parle que de trucs glauques et de notre impuissance à être des êtres humains sympas. Victimes du cynisme de notre époque nous célébrons notre lose… Comme tant de mauvais rappeurs blancs dénués de misère sociale, nous créons notre propre misère existentielle pour faire semblant qu’on a un truc important à dire.  Le pire c’est que toute l’énergie brute des débuts qui permettait de passer outre notre médiocrité a disparu. Donc c’est encore plus de la merde qu’avant.

Daddy: J’ai rien à rajouter à ça, effectivement la vraie vie est ailleurs, reste à savoir où elle se trouve.

Schlaasss // Casa Plaisance // Pas chez Sony Music (et chez Atypeek Music, donc)
https://www.facebook.com/Schlaasss-238961719557086/?fref=ts

Sortie le 3 mars et le groupe fera sa release-party le 10 mars à Petit Bain.

visuel-promo

Photos © Ra2

16 commentaires

  1. Blague ou opération de comm racoleuse ? Mmmh ? Difficile de critiquer un système quand on procède de la même manière, ou alors il faut la jouer un peu plus fine peut être

  2. Faire de la musique et être dégouté d’en faire mais quand même le faire … Faire de la com et être dégouté d’en faire mais la faire quand même en disant qu’on est dégoutés … Bref, le complexe cynico-arty Français dans toute sa splendeur molle et ringarde.

    Quand le peuple, puisque vous parlez de potiers et de maçons, va au cinéma ou écoute de la musique, ce n’est pas pour entendre des mecs dégoutés qui crachent sur leur propres initiatives et qui répètent que tout est de la merde. Ça, ça ne fait bander que la hype dépressive, ceux qui ont ratés leurs études en école d’art ou ceux qui n’ont rien trouvé de mieux à dire pour se distinguer en soirée. Ça vieillit aussi mal que le reggae français.

    Artistes et artisans c’est la même chose. Vous avez déjà vu un maçon répéter que ses murs sont merdiques ? Assumez ou changez de métier les gars, on a plus le temps d’écouter de vieux branchés jouer les asociaux pour se rendre intéressants. L’art est plus que jamais utile, l’attitude no-future n’a jamais été aussi peu subversive que maintenant.

  3. Wouah ça fait tellement pitié… On est vraiment dans l’attitude surfaite du groupe pseudo-balécouilles qui se sent so marginal.

    « Aucune maison de disque ne nous a jamais contacté. T’as vu nos gueules et ce qu’on raconte enfin ?! »

    Vos gueules n’ont rien à voir là-dedans, y’a vraiment eu pire et pourtant signé sur de très bons labels. Et puis ensuite arrêtez de croire que vous avez un contenu super edgy ou méga subversif, vous essayez trop fort.
    Si personne signe ce genre de projet c’est pcqu’il n’est pas intéressant, dépassé et/ou peu crédible

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