Au commencement, il n'y avait rien. Sueur froide le matin, un goût de bile dans la bouche le soir avant de se coucher, et entre temps, le vide, l'attente. Et puis au début des années 2000, Mark Ryan forma les Marked Men à Denton, Texas. Les visages s'illuminèrent et de nombreuses brebis trouvèrent leur chemin. L'excitation avait enfin un nom.

The+Marked+Men+polaroidPourtant, les Marked Men restent un succès discret, une épiphanie que seuls d’heureux inconnus ont eu le plaisir de vivre. En 2003, sortait « The Marked Men » sur Dirtnap Records, le début d’une aventure avec quatre albums aussi jouissifs les uns que les autres. Le punk y est rapide, les guitares claires et le chant serein. L’exercice de style est parfait, et au delà de cette performance s’inscrit une vraie marque de fabrique : Qui peut faire mieux que les Marked Men ? En ayant récemment acheter « Fix My Brain » (Dirtnap, 2009), c’est une nouvelle claque que l’on s’est prise, après pourtant des années de loyaux services.
Aussi, en plaçant ce disque scie sauteuse à la place centrale de notre émission, jaillissent de tous les cotés les copeaux des side projects : Low Culture, Mind Spiders, High Tension Wires. A cette immersion en univers créatif, nos oreilles se tournent aussi sur d’autres groupes de bûcherons nés de la même sève : Fin 70, les parrains de l’artisanat DIY, The Wipers, fin 90, les Hot Snakes, sculpteurs de riffs en pré-retraite, mais aussi la jeunesse 2013 française qui travaille dur à sa réorientation avec Youth Avoiders, Idiot Talk. Si vous aimez les pièces bien faites, examinez les traces du savoir faire sur le produit fini. Et n’oubliez pas, en musique plus que partout ailleurs, l’artisan est roi.

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