Jeudi 25 Avril, je décide de rencontrer les Québécois du groupe Le Kid & Les Marinellis, et de leur offrir, si tout se passe bien, une carte blanche pour une émission radio autour de leur discret passage en Europe, notamment ce soir là au Trokson, à Lyon. En voici les raisons, et le résultat.

Tout simplement et avant tout parce que leur album « Les Jolies Filles » que vient de sortir P-Trash Records est imparable. On ne s’était pas autant amusé depuis les premiers Black Lips. Mais aussi parce que Le Kid & Les Marinellis sont encore un excellent exemple de cette maîtrise du chant francophone que la France, elle, n’a pas. En braillant et en chantonnant l’adolescence, le Kid nous l’a fait bien à l’envers. On rigole de ces textes potaches, mais sur la fin du disque, c’est une mélancolie forte qui nous saisit. Où est passé le temps insouciant, celui durant lequel l’existence était si légère ? Parce que « Les Jolies Filles » est encore un disque qui est passé inaperçu, et qui pourtant s’adresse à tous. Et enfin, parce qu’échanger avec le Kid et Les Marinellis autour de ce parcours en terres européennes, à cinq dans un van avec les yeux rivés sur les jupes des filles et la main enrobant fermement un canette de bière, ça nous rappelle que le problème est toujours le même : « Les gens sont trop cons pour rester adolescents ». Une playlist de qualité concoctée par le groupe, des extraits du nouvel album, et des propos graveleux avec l’accent, c’est le nouveau cadeau de cette session FREAK IS THE ARTIST. Bonne écoute.

2 commentaires

  1. « Mais aussi parce que Le Kid & Les Marinellis sont encore un excellent exemple de cette maîtrise du chant francophone que la France, elle, n’a pas. »

    je vais me répéter mais je ne suis pas de cet avis, simplement c’est mal vue en France de chanter en français quand chez les québécois ça semble un peu mieux accepter

    après je trouve qu’il y a pas mal d’exemples actuels ou historiques de groupes ayant fait du rock n roll de très grande qualité dans notre langue, à commencer par des gens comme les Olivensteins, Marie et les Garçons, Jacques Dutronc, les Coronados et bien d’autres

    actuellement je prêche pour ma paroisse en évoquant les Guillotines (qui ont d’ailleurs partagé une partie de la tournée du Kid et les Marinellis) et il y aurait bien aussi quelques titres en français des Magnetix, Liminanas etc.

    enfin bon je pense que l’on se trompe de débat en disant que les groupes français manient mal le français, la question serait plutôt de savoir pourquoi la plupart des groupes indé français , au sens large , préfèrent systématiquement l’usage de l’anglais à celui de leur langue
    c’est en train de changer dans la pop indé (Aline, Pendentif, Marc Desse etc.) mais ça a encore du mal dans des registres plus « durs » malgré quelques exemples historiques totalement probant (ceux que je mentionnais en intro)

    c’est vrai que le français sert le plus souvent à faire de la chanson ou de la variété, mais si on prend l’anglais, il sert aussi bien à faire du rnb pouf que du rock n roll sauvage
    le français est victime d’une mauvaise image, pas totalement justifié , mais bon je crois que c’est aussi parce que la musique est dominée par les anglo-saxons y compris dans le domaine de « la réhabilitation du passé »
    enfin bon, il y a tellement de choses à dire sur le sujet 😉

  2. Tu as surement raison à vrai dire.
    J’ai surtout l’impression que en France, si tu veux chanter en français, il faut vouloir dire quelque chose, avoir le verbe plus beau que l’attitude. Et c’est ainsi qu’est né le triste rock alternatif engagé.
    Après, les Québecois semblent plus à l’aise avec leur propre langue, c’est un fait, mais la tendance peut évoluer comme tu dis.

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