Très récemment réédité sur le label, le groupe brésilien Os Brazoes nous présente un album entraînant, une sorte de manuel pour une transe agitée et festive. Il fut originellement édité à la fin des années 60, alors que le rock pour adolescents creusait sa plus grande brèche dans l’histoire de la musique. Nous nous vantions d’avoir inventé le rock, la puissance des Rolling Stones, la saveur des Beatles, le charisme de la communauté esthétique des Mods. Mais pendant ce temps, au Brésil, on touchait déjà à tout cela, avec une empreinte bien plus singulière. Des percussions afro-ethnique, jazz, R&B, avec des ballades pop à l’âme riche, le tout saccagé par des tirs de fuzz psychédéliques. L’anti-format, la diversité de la musique de Os Brazoes, c’est aussi là que le rock trouve ses inspirations les plus intéressantes, et non pas dans la définition d’une démarche rebelle et tristement provocatrice. Tropicalia donc, le rock t’a toujours chanté, admiré, tu es une de ses portes que l’on trouve à la fin d’un périple entre garage et surf music. Le Reverend Beat-man, très proche de Moi J’Connais Records, l’a bien compris. Et lorsqu’il chante This is a Beatman’s World , superbe reprise de James Brown, il ouvre la porte à un rock bien plus fascinant. Et donc cette émission, comme chaque semaine, s’en veut une humble et constante introduction.
ROCK À LA CASBAH #50
From Os Brazoes to Moi J’connais Records
Quand plus de la moitié de l'équipe s'absente de l'émission de la semaine, une playlist bien originale voit le jour. Grâce aux productions très qualitatives de Moi J'Connais Records, nous entrons aujourd'hui dans le domaine musical de la Tropicalia. Spécialisé dans ce type de productions, le label, mené par les capitaines de Mama Rosin, essaye tant bien que mal de faire comprendre à l'homme blanc en tongues que non, la musique que l'on qualifie d'« exotique » n'est pas une source d'évasion de seconde main pour les amateurs du Club Med.