U2 en couverture d’un magazine entraine forcément des conséquences. Osez mettre à la une d’un mensuel rock naissant Bono en train de s’en payer une tranche avec l’un de ses musiciens, le tout barré de l’affirmation « qu’on nous aime ou pas, on est toujours là... » relève soit de la pure démarche punk nihiliste – une sorte de majeur levé à la face de la bien-pensance rock – soit de la pure incompétence journalistique et stratégique. U2 à l’époque de « War » (1983) pouvait se défendre, mais 30 ans plus tard U2 est une faute de goût. J’opte pour la seconde possibilité à la lecture du sommaire, dont je vous passe l’affligeante médiocrité. Le reste des sentiments de l’équipe se résume à un fusil de chasse sur la tempe du rédacteur en chef de ce magazine dans la chronique du démonte pneu.
Ils n’auront jamais les honneurs d’une première de couverture française, mais ils font la une dans cette émission teintée d’urgence et de violence. Thee Vicars sévissent de l’autre côté de la Manche et font preuve d’une énergie rare et salvatrice, comme en témoigne leur premier album « Back to the street » que nous explorons aujourd’hui. Ils seront entourés d’autres punks méconnus mais diablement efficaces : Eddy Current et les Carbonas. Vernon Selavy, duo italien, émanation cérébrale et poisseuse des Movie Star Junkies, reste la découverte de la semaine sur le label italien Shit music for shit people. On terminera avec un duo blues autoproduit, Américan Relay, à qui on souhaite le meilleur tant ce blues énervé sent le whisky. Bon courage sur la route sinueuse de cette playlist qui n’épargnera pas vos oreilles… Comme d’habitude.