Les nouvelles glaciales du thermomètre et les violentes averses qui se sont prolongées sur plusieurs jours ont atteint le cœur même de l’organisation des troupes, comme une pluie d’acide rongeant petit à petit jusqu’à l’os la chair toute fraîche des soldats. Mais la bataille est loin d’être terminée, et le front demeure toujours la scène d’un spectacle des plus agités. Même les plus belles tragédies n’ont pas vu l’espoir et la rancœur s’affronter avec autant de véhémence.
Heureusement, du renfort est arrivé directement dans les studios avec un nouvel opus des Strange Boys, qui avaient, en 2010, su parler aux âmes avec I’ll be brave, titre aussi réjouissant qu’une lettre de cette femme, laissée au foyer, avec un mari soldat parti sur les champs de la mort. « Live Music » est donc la production artistique de la semaine, un album qui nous dira si, oui ou non, les Strange Boys sont devenus des hommes. L’incontournable King Salami and The Cumberland 3 arrive aussi comme la providence en début d’émission, avec ses solutions les plus radicales pour curer l’âme de ses démons : « YOU’VE GOT TO SHAKE IT WILD ». Les mots résonnèrent en ces lieux. Et la lumière fût. Ils retrouvèrent l’usage de leurs jambes, se levèrent et offrirent un regard grave aux fidèles inquiets. La foule les suivit sans question. Une route étroite les mena dans les prémices de la compilation du label Sounflat Records, « Ballroom Bash », une belle fête pour les mutilés de la vie. A leur tour, les playboys ajoutèrent une couche supplémentaire préventive. Les corps fiévreux et instables, les mouvements agités des malades se transformèrent bientôt en signes de victoire, célébrations embarrassantes de la vie. Le rock est un risque en péril, Rock à la Casbah est son sang, dont s’abreuvent les accidentés. Pour une perfusion d’espoir radiophonique, cliquez ci-dessous.