Quand tu vas entendre parler du groupe POL… méfie-toi s’en comme des soldes d’été, chéri.
Les POL, grosses têtes d’affiche de passage à Paris à la Station ? Au départ, j’y suis allé seulement pour Froid Dub. Et je découvre POL, des frères limite jumeaux, hollandais, anciens mannequins fashion (Gucci, Saint Laurent, Dior etc. — name-dropping stipulé dans leur bio comme si c’était un avantage…) qui posent en Duran Duran sur une récupération musicale premier degré de new wave, version bas du trench-coat. Avant leur show, ils nous passent les tubes underground des 80’s (Joy, Echo, Cure et les Furs). Affligeant. Comme si on avait encore besoin d’écouter ces chefs-d’œuvres en 2025 dans une salle de concert. Ça part en sucette, le foreverism. Et pourtant, il y avait foule à la Station Nord.
Un public looké, évidemment 3ème sexe, mais tendance Bershka, tu vois ? J’en peux plus des petits bonnets, des bombers XXL noirs et des moustaches. Agnès b. a récupéré Joy Division 37 ans après le suicide de Curtis (cf. les fringues dans le biopic Control). Les POLPOL, iels, commencent direct par la récupération marketing, sans aucune once d’originalité ou d’audace. Et ce ne sont ni leurs gueules d’anges ni surtout leurs voix — caverneuses comme un check dans un storage vide Porte de Vanves — qui vont m’émouvoir. Le timbre hanté d’un David Sylvian (Japan) est resté poste restante à la gare centrale de Dam.
On va dire que je suis un rageux ? Ouais. Et depuis 2003, va au dépôt légal de la BNF de tonton.
Si on parle chiffons, les groupes précités de la playlist passée avant le concert réinventaient un look new wave hardcore, en contre-courant total du look punk destroy fomenté par Vivienne et sa couille droite, Malcolm. Nos jeunes gens mödernes, eux, portaient des chemises grises bien cintrées, repassées par leurs mères (remontées au-dessus du coude), cravates de bureau et pompes pour enterrement. Il y avait une rupture, une vraie prise de risque envers les physios de la fashion Police de l’époque.
De l’autre côté du spectre vestimentaire, un groupe comme The Chameleons arborait un non-look de ploucs de lointaine province, avec des pochettes de disques tellement à l’ouest des concepts visuels de Peter Saville (qui a dû s’inspirer de quelques obscurs graphistes, j’ai pas les refs, pas fait les Beaux-Arts de Paris, mais école hôtelière dans le Jura). Ou bien aussi, à l’opposé total, du design visuel d’un Ivo Watts-Russell (label 4AD) et ben, je préfère en 2025, les pochettes kitsch-pastel des Cham’s.
Là, le graphisme des POL est en mode année zéro de toute inventivité. Ils reprennent les yeux de Siouxsie et, comme c’est ultra faible, ils en foutent dix par t-shirt sur fond blanc… Et ils vendent la came made in China au stand du merch (22 balles).
Pour revenir à la musique, car c’est quand même ça qui nous intéresse bordel, que dire de plus ? Eh bien, je reviens justement vers nos local heroes de Froid Dub, qui, eux, resamplent une musique du passé connue (le dub, comme Gainsbourg le siècle dernier), mais lui insufflent une torsion instrumentale inédite avec des sons de synthés analogiques des années 80-90, comme la bass machine Roland TB-303. Si je ne dis pas de conneries, j’ai reconnu ce synthé qu’utilisait Nicolas Errèra du Grand Popo Football Club dans Each Finger Has an Attitude — dont j’étais accro à l’époque (plaisir non coupable). J’ai même réalisé un anti-clip sur une marche urbaine en escarpins trendy de la maîtresse d’un ancien journaliste de Technikart, mais c’est une autre histoire.
vous vouliez une guerre froide!? qui va se transformer en atomik?!
Tiens par exemple cher ami, écoutons les Motorama de russie ! C’est magnifique » Rose in the vase » et le look… osef de ouf.
ahaha je t’aime la CASTA !!! écoutons plutôt « Rose in the vase » des ruskoffs MOTORAMA !
non ,j’y préfére VERDUN smash the h blocks