Depuis plusieurs mois, on les voit se multiplier comme des bactéries, leur lieu de prédilection pour la reproduction étant désormais affilié aux manchettes de journaux et autres bocaux où tous se gaussent de savoir si peu et de pourtant remplir tant d’espace. Chez eux, le solfège ressemble à un pays lointain, leurs albums sont des météorites qui parcourent le ciel et la mélodie y est pour ainsi dire aussi filante qu’éphémère. Entre Indie filandreuse et pop à racolage, bienvenue au pays merveilleux des chanteurs sans chansons.
The same old places and the same old songs
We’ve been going there for much too long
There’s something wrong and it gives me that feeling
inside that I know I must be right
It’s the singer not the song
It’s the singer not the song
It’s the singer not the song
(The Rolling Stones, 1965)
Préambule à l’article. Deux règles essentielles et nécessaires à la lecture. La première : ce billet est garanti 100% sans objectivité. Façon de dire que midinettes à appareils dentaires et autres ayatollahs surdiplômés de la chanson pour cadres supérieurs n’ont ici aucun droit de cité. Règle numéro deux : ce papier s’autodétruira aussi vite qu’il a été écrit. Il n’est en rien une lamentation ou un soupir destiné à regretter un temps éloigné où l’auteur, nostalgique d’une époque qu’il n’aurait pas connu, tenterait d’expliquer par quelques exemples mal choisis que les artistes sont aujourd’hui pires ou moins talentueux que leurs ainés. En conclusion : j’emmerde ici tous mes contradicteurs.
Le fait est qu’à force de retirer la cellophane des disques présentés comme « dans l’air du temps », j’en viens sincèrement à me demander quel courage pousse tel chanteur encasqué ou tel autre producteur sans le sou à oser se présenter face au public avec l’étiquette « ARTISTE » collée en bas du dos. A force de supporter des disques encensés mais dénués d’horizons, tous ces ersatz à pâles figures tout juste capables de composer UNE chanson puis d’enrober le tout par dix autres mensonges déclinés sur la même gamme, j’ai fini par repenser à cette vieille chanson des Rolling Stones, The Singer not the song [1]. En d’autres termes, penser que le vrai problème n’était finalement pas la chanson mais plutôt le mec au micro. The song remains the same, well well well, mais les prétendants au sacre semblent ces derniers mois à court d’idées, d’inventions. A court de chansons ou, plus précisément, à bout de souffle. Comme si le besoin de sortir un disque précédait pour certains l’envie de composer un bout d’harmonie, que la supériorité technique n’était plus enseignée dans les cours d’école qu’à titre honorifique, comme si le premier diplôme en fa majeur était désormais capable de déclencher les passions sur trois blogs du Poitou-Charentes.
La nature a horreur du vide, c’est un fait. Et quoi de plus horrible pour le journaliste que de débuter le mois sans coup de cœur ou révélation à accrocher au-dessus de sa cheminée pour faire reluire ses boules égomaniaques ? Une fois passée la double page pour s’extasier sur les chansons maigrelettes du Prince Miiaou ou l’adieu lacrymal à LCD Soundsystem, pas facile de s’extasier, hein mon cochon ? Compliqué de trouver le perdreau de l’année pour donner du rêve à tes lecteurs, à ta femme, à tes enfants et à ta boulangère, dur dur de trouver plusieurs disques qui tous les mois t’empêchent de dormir… Et c’est bien là qu’on entre dans la spirale de l’arnaque, ce moment où Cascadeur, Oh La La et autres sorties venues d’Angleterre commencent à squatter les podiums à trois colonnes, quand bien même Dieu ne s’est pas penché sur leurs berceaux pour les doter du moindre talent de songwriter. Cet instant T où le remplissage l’emporte sur le trop-plein, je l’ai dépassé depuis quelques mois avec une poignée de disques vicieux qui, sous une pelletée de bonnes intentions, s’avèrent plus soporifiques qu’un suicide au Xanax en écoutant Phil Collins.
Commençons par le cas Cascadeur. Si vous êtes français, de bonne famille et en âge de lire la presse écrite, vous n’avez certainement pas échappé au raz-de-marée de The Human Octopus, premier album de ce Sébastien Tellier du pauvre, amateur de masques et d’artifices destinés à faire oublier à ses auditeurs que le garçon n’est même pas foutu de composer une seule chanson digne de ce nom. Adepte de la philosophie Daft, Cascadeur fait couiner son petit larynx sur onze chansons misérabilistes qui séduisent autant les magazines pour femmes enceintes que les habitués de musiques de poche, le genre à siffloter en tripotant son évier avec un tournevis au fond du gosier. Un tel vide intersidéral décliné sur autant de compositions – Cascadeur trouve même le moyen de s’auto-plagier en écrivant deux fois la même chanson : Walker et Your Shadow – c’est presque méritant tant l’imposture semble satisfaire les médias en manque de galipettes. Cascadeur (n,m) : « Un cascadeur est un artiste chargé de remplacer un acteur pour le tournage d’une scène comportant un risque de blessure ou nécessitant une habilité physique ou de pilotage particulière. Le cascadeur est généralement un athlète, un pilote ou un acrobate ». L’avantage de porter un masque, outre le fait que cela multiplie par deux l’attention médiatique à votre égard (variantes : Alice Cooper, The Residents, The Bloody Beetroots, Dark Vador, Fantomas, etc.) c’est qu’on peut ainsi éviter la lapidation publique nécessaire face à telle supercherie. Une flaque de talent dans un océan de rien, le tout dilué dans un grand verre d’eau.
La méthode piano bien accordé + voix de berceuse, Simon Dalmais l’a aussi faite sienne. Son premier disque, clairement moins en vue que celui de Ca(s)cadeur, est pourtant aussi symptomatique d’un ennui communicatif résumé selon une équation simpliste : compositeur sans idées + auditeur qui s’emmerde = album à écouter en accéléré suivi d’un footing ou d’une défenestration pour évacuer la pression. Argumentaire marketing joint à l’envoi promotionnel de l’objet : « Simon Dalmais a travaillé avec Saul Williams, Camille, a joué des claviers chez Tellier [encore lui], Seb Martel ou Cyril Aveque ». Remarquez que, si la notoriété des collaborateurs s’étiole au fur et à mesure de la lecture, la musique de Dalmais reste quant à elle fidèle à elle-même : pas vraiment mal exécutée, mais insignifiante du début à la fin, pastiche d’un Randy Newman en exil au Ritz par un mauvais soir de beuverie. On apprend, à bout de force nous aussi, que Simon est le frère de Camille, et soudain une pièce s’allume au fond du couloir : la filiation est souvent un passe-droit. Le nom de l’album de Simon ? The song remains. Not the singer.
Et puis comme tous les ans à la même époque, quand les bourgeons du printemps réveillent les branchés sur les devantures de terrasses, il y a les erreurs passées sous silence. Celles pour qui le petit monde des médias se découvre une indulgence un brin honteuse, avec l’envie d’en dire le plus grand mal sans oser vraiment le faire. Charlotte Gainsbourg(e) n’ayant cette année rien sorti, on listera dans cette catégorie les premiers albums de Oh La La et Discodeine, deux albums ratés pourtant conçus par de sacrés mélomanes, deux projets survendus à force d’enthousiasme et de métaphores immodérées qui, à tant vouloir bien faire, ne font qu’accroitre le sentiment de frustration du lecteur. Oh La La décrit comme une relève aux Rita Mitsouko, quand Natasha – je l’aime bien pourtant – s’avère à peine capable de déglutir trois borborygmes sexués sur un riff cadencé à la vitesse d’un tétraplégique sur un parking Carrefour, Discodeine dépeint comme le DFA parisien quand leur premier LP est décevant de bout en bout – exception faite du single avec Jarvis – et que le tout ressemble à un vague copié-collé sans inspiration pour faire danser les clubbers circa 2003 ; les consommateurs n’en auront certainement pas pour leur argent et les revendeurs de chez Gibert encore moins. Ne ne pas écrire la vérité sur ces disques à la mode, c’est prendre le risque de les laisser continuer dans cette voie ; mais c’est aussi l’assurance de continuer à recevoir d’autres disques encore bien pires, par des musiciens encore moins doués.
Petite parenthèse de respiration pour en remettre une couche sur le nouvel album de Medi, dont la médiocrité n’est finalement rien face au grand miracle promotionnel réalisé par la maison de disques. You got me (moving), son album à frisettes pop taillé pour les anorexiques en manque de travelling, serait l’œuvre d’un baroudeur amateur de voyages, un songwriter ayant réalisé son disque entre Paris, New York et Paris[2]. Bon, la vérité c’est que Medi vient de Nice, qu’il n’a certainement rien pigé aux canevas pop de Leiber & Stoller et que sa prochaine tournée passera – en vrac – par Chateauroux, Carcassonne, Saint-Etienne et Lausanne. Depuis que le tourisme culturel a fait crever le plancher des prix et qu’un billet A/R pour Los Angeles est à la portée de toutes les bourses, c’est dingue comme les musiciens français pensent pouvoir conquérir le monde en seconde classe.
Finissons brièvement notre tour de piste par les indie rockers censés sauver la planète – et la France – par le seul miracle d’un nouvel album qui aligne désormais dix fois plus de clics Youtube que d’exemplaires vendus en magasin. Stars d’hier mais galériens du présent, demi-dieux désargentés transformés en nababs ventripotents, leurs renommées internationales les mettent à l’abri du besoin et chacune de leurs apparitions discographiques enflamme la sève des scribes aussi vite qu’on oublie leur production. On pourrait ici citer Radiohead – une cible facile vous en conviendrez – ou TV on the Radio – don’t shoot the ambulance – mais ce sont surtout les nouveaux disques de The Dears (Thrones) et d’Elbow (Build a rocket Boys !) qui procurent un incommensurable bâillement gêné, comme si on avait maintenant la certitude que ces disques – et ces groupes – ne changeront plus jamais la vie de personne. Du rock alternatif (mais à quoi ?) qu’on écoute en enchainant les fausses surprises (« tiens, Guy Garvey a composé une chanson guitare-voix, et en plus il y a un refrain, WOAH ») et les promesses d’opérette (« putain, c’est juré promis, demain j’arrête »). Méthode Coué du fan : mettre l’album sur la platine, écouter d’une oreille attentive la première piste – moue distraite, enchainer la deuxième pour écouter le single – putain c’est pas terrible – puis conclure avec la track 3 pour s’assurer que le groupe n’a plus rien dans le ventre. La suite n’est qu’une histoire de fast forward et de touche « STOP ».
Alors bien évidemment, j’aurais pu conclure ce papier en lorgnant vers le consensus, puisqu’après tout la musique n’est qu’une question de choix et qu’il sort – Dieu merci – suffisamment de bons albums tous les mois pour éviter de s’appesantir sur ceux dénués de hauteur. Le problème de fond, c’est que la distance entre major et indie n’a jamais semblé aussi slim, et que sous couvert d’autoproduction ou de facéties stupéfiantes – un masque de catcheur pour Cascadeur, hum – ces chanteurs d’aujourd’hui écoutent les mêmes disques que vous, portent les mêmes jeans que vous, sont cools comme vous et plus que tout : ces gens-là n’ont pas plus de talent que vous. Autrefois, il suffisait au premier venu d’écouter un tube à la radio ou de voir un artiste signé en major – au hasard et à travers les époques : Eagles, U2, Telephone – pour comprendre que les circuits parallèles regorgeaient de compositeurs à la recherche de nouvelles voies. Chute des deux blocs oblige, tout désormais se mélange, et bien difficile de savoir qui est l’ennemi dans ce nouveau monde où le médiocre s’avère mètre étalon. I.N.D.I.E., pour Internationale Négligée Des Imbéciles Éclairés ? J’en sais rien mon pote, mais je te souhaite la bienvenue dans l’empire du médium.
[1] Une chanson elle-même inspirée par le film de Roy Baker sorti en 1961, avec Dirk Bogarde. The Singer not the song (traduit par Le cavalier noir en France, allez savoir pourquoi) fut un flop commercial, en dépit de son titre ma foi fort bien trouvé.
[2] Extrait de la biographie du Niçois, et en anglais s’il vous plaît : « Medi cut his teeth in the bars and clubs of Nice and Paris playing with a wide array of bands including his own band “Medi and The Medicine Show” to audiences as far ranging as the drunk tourists to the rock and roll glitterati ! His constant touring earnt him support slots with Supergrass, KT Tunstall and Duffy and lead him to play all over the world. It is this apprenticeship that has given Medi the skills he so gracefully brings to his début album. Having already proved he’s completely at home with a pair of drumsticks in his hands he has also been blessed with a soulful guitar style (think Steve Cropper) as well as a rythmic keyboard style likened to Stevie Wonder. Combine these with a voice that can melt butter from a mile away and you have the ingredients of a record that will prove as addictive as it is soulful ».
38 commentaires
Et dire que dans un grand magazine (dont je tairai le nom…), on qualifie Cascadeur d’Erik Satie du 21è siècle… My god!
merci pour la conclusion
trop de groupe tue le groupe, faut bien remplir les tuyaux
Bon d’accord, mais on écrit « censés » et pas « sensés ». Heureusement que Maître Capello est allé rejoindre la grande Buvette de l’au-delà avec Liz Taylor, hein.
Agressif mais intéressant.
Par contre je ne me souviens pas qu’il y ait eu une scène indépendante de qualité dans l’histoire récente (je suis plutôt jeune) de la musique française.
Je veux dire par là que le vide n’est pas nouveau, même si il est toujours important de le souligner.
Mention Bien.
Thomas, on pourrait s’escrimer à en citer une bonne centaine de plus, ça viderait l’Ipod de 3/4. Tape dans un arbre au hasard et une autre centaine tomberont…
Sauf que, sauf que… Natasha a réussi à pondre un classique gueule de bois (avant de sortir) : Tomorrow – le titre – dernier de l’album. Et pour certaines âmes, ce n’est pas rien.
« A house is not a motel », dixit Arthur Lee.
De la même façon, « a song is not an album ».
Bon allez, je me fais l’avocat du diable.
On verra bien le 12 avril si TVOR s’écroule ou pas, mais jusqu’à maintenant, ils ont repris le flambeau du rock alternatif (à la médiocrité). -don’t shoot the ambulance –
La différence entre un Radiohead et un TVOR,c’est la notion même d »alternatif ». (tu le sais, j’ai un faible pour ce groupe – eeet ouais)
Pour moi alternatif = proposition.
Et c’est ce qu’il manque cruellement à tous les autres « artistes » que t’as cité
Non mais vraiment quelle misère, cet article !
Encore un journaliste rongé par la jalousie ! C’est dégueulasse. Mais t’as qu’à les composer toi-même les chansons puisque c’est si facile, HEIN
Torpiller d’excellents groupes de cette manière est tout simplement inadmissible !
Et le casque, c’est l’avenir, bordel !
Et c’est pas parce que j’ai un appareil dentaire qu’il faut se moquer, il m’a coûté ASSEZ CHER figure-toi. Tu connais les tarifs des orthodontistes en ce moment ? T’as une bonne mutuelle ?
(commentaire garanti sans arguments. Ha merdouille, j’ai pas fait de fautes d’orthographe, je ne vais pas passer pour une kikoolol ^^ #fail)
J’aime bien jouer au troll en fait, c’est marrant :p
Belle gueulante, bravo ! J’ai bien ri. Et après, j’entends quelqu’un qui dit que j’aime rien.
Hé bé…
Ce qui m’énerve avec ce genre de papiers c’est qu’ils existent par ou à travers la médiocrité qu’ils dénoncent. Et qu’une fois ça va mais qu’à force ça trahit une certaine médiocrité chez le critique. Je suggère une solution radicale et simple : arrêter de faire le critique, et d’écouter 36 000 CD par mois et de chercher « la nouveauté qu’il faut écouter », etc. Tu verras, ça ira mieux après. Beaucoup mieux.
Sylvain
http://www.parlhot.com
Ah mais moi je vais très bien, mon cher Sylvain.
J’aimerais simplement qu’on arrête de me survendre tout et n’importe quoi comme le nouveau messie, alors que les mecs s’avèrent incapables d’aligner deux chansons. That’s all.
Bah ouais mais bon ça, ça date pas d’hier et on a pas encore trouvé le remède miracle. Mais des fois je me dis : et si le mieux c’était pas encore de les passer sous silence ? au lieu de se (com)plaire à tirer la chasse d’eau.
…
Se taire, jamais.
Ce qui a fait la différence avec Gonzaï, c’était aussi de dire : t’es surévaluer.
Combien d’album tu aime (j’allais écrire sauve) par an? Je parle pas de « tien, je l’ai écouté, sympa comme tout ». Mais d’un album qui entre dans ta discothèque et que tu écoutes régulièrement.
Moi, je suis content quand il y en a 3…
…
@Sylvain : ce papier est un edito, on peut l’utiliser pour raconter des niaiseries ou pousser un coup de gueule, un mag digne de ce nom doit le faire régulièrement. Il en faudrait peut-être même plus (bah un par mois c’est déjà bien), pas forcément écrit par le rédac chef. C’est le boulot des éditorialistes en fait hein …
Perso je trouve ça très sain de dire qu’on ne fait pas bêtement les choses et de repositionner une époque moribonde dans son contexte et franchement ça ne fait plaisir à personne de constater les dégâts. Quant à aller chercher la perle rare c’est aussi notre boulot et on le fait mais peut-être pas sous la forme la plus évidente. Les chroniques défilent et on oublie très vite ce qui a été intéressant il y a ne serait-ce que 1 à 2 mois. C’est une question de forme et de stratégie éditoriale. Celle de Gonzaï est ce qu’elle est, je la respecte dans ma peau de poulpe qui constate jouissif et mois après mois l’augmentation de sa qualité.
Mais rien n’empêche de s’améliorer encore.
Le Poulpe dans ton noble et juste argumentaire je crois entrevoir la suggestion ou le dessin d’une amélioration de rubricage / interface de navigation pour Gonzaï. A bon entendeur…
Sylvain
http://www.parlhot.com
merci gonzaï pour ces soties couillues…c’est vrai…ça se fait de plus en plus rare…et puis c’est à la fois tellement vrai et tellement drôle, malgré la pointe d’agacement sous-jacent…Vivement la version papier 😉
à vite…mais pas trop
fred
Je tiens à défendre Simon Dalmais, car il ne rentre pas dans cette catégorie « ces chanteurs d’aujourd’hui écoutent les mêmes disques que vous, sont cools comme vous ».
En effet, il se trouve que j’ai eu l’occasion de rencontrer le mec et de discuter musique avec lui : on a affaire à un fan de Jim Croce et de Billy Joel.
Quand on sait ça, on peut alors considérer qu’il n’a pas raté son disque, au contraire il a réussi celui qu’il voulait faire, même s’il ne correspond pas du tout à celui que tu avais envie d’écouter.
La subjectivité à bon dos. Je veux dire : placer ce papier sous l’étiquette « 0% objectivité » n’est-ce pas faire acte de 200% de mauvaise foi à la limite du foutage de gueule. Je veux dire : c’est bien de dénoncer les mauvais groupes et mauvais albums. Mais là on sent tellement l’envie de trouver des coupables que bon ça sent la démarche à l’envers, genre le journaliste ne prend pas le temps d’écouter vraiment les disques et préfère faire du tir au pigeon parce que voilà c’est sympa le tir au pigeon. Je veux dire quand on veut trouver de la merde à dégommer et bah paf on a le réflexe de pas creuser l’écoute et tout apparait très vite comme de la merde. Alors que si on prend un peu son temps, si on accorde un peu de son temps à certains des albums suscités, genre le Radiohead, le Elbow et le Dears hé bien on découvre de bien belles choses.
Sylvain
http://www.parlhot.com
…
Sylvain, j’ai vraiment du mal à te comprendre sur ce coup. La musique « pop » n’est pas faite pour être souffrante. Cette musique ne devrait pas s’apprécier à force d’écoute forcenée. Je suis d’accord sur le fait que certains albums demande du temps ou à être écouté à une certaine période… mais c’est un minorité.
Cette musique est faite pour être immédiate : tu pose le disque et la ; tu danse, tu baise, tu pleure, tu t’énerve… Bref, une émotion te domine.
Je crois que ce que dit Bester ici, c’est que pléthore de sortie ultra exposer dans les médias ne procure même pas autant de plaisir que celui d’aller au W-C… Les gars te vendent le messie et toi tu entends une alarme à incendie.
C’est un vrai problème.
…
A LJJ : bon déjà c’est sûr que toi et moi on n’a pas les même goûts musicaux. Toi tu attends de la pop qu’elle coordonne ou incite tes coïts alors que moi non, j’ai pas besoin de la pop pour ça. Enfin pas envie quoi 😉 Secondo le problème de cet article à mon sens c’est son côté fourre-tout. Je parlais de The Dears, Elbow et Radiohead, c’est pas pour rien. Que font-ils dans le même sac que Cascadeur (que je n’ai pas encore écouté je tiens à le préciser ?) Je comprends qu’on veuille faire redscendre les next big thing du trépied qu’elles ne méritent pas. Mais faudrait prendre gare à pas tout mélanger au passage. Sous risque de soi-même faire du nivellement par le bas (les masques).
Le nivellement par le bas, ce sont les commentaires….
Chacun peut se faire son avis, prendre position pour ou contre, c’est le but du papier, entre autres choses.
C’est toujours intéressant de lire les réactions de membres de l’équipe de Gonzai et de se rendre compte que leur profondeur est à l’image de leur niveau d’orthographe, proche du néant.
Je parle de Johnny Jet, superviseur du site, si j’en crois la rubrique « Gonzai c’est qui? ». Rubrique qui a le mérite de révéler, fort honnêtement du reste, que parmi les rédacteurs du site, nous trouvons des « critiques ratés ».
J’en déduis donc que celle-ci aura été confiée à l’un d’entre eux (rédacteur en chef semble-t-il) et je vais tenter de ne pas lui en tenir rigueur, même si tant de clémence serait peut-être trop face au criant manque de pertinence et à l’agressivité immature de ce papier.
Allez, c’était mieux avant la musique de toute façon.
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Oui, tellement raté que vous avez le temps d’en lire un article + les commentaires + l’ours…
Rassurez moi. Vous touchez le chomage dans votre situation?!
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Sylvain,
pour cloturer cette discussion – du moins entre nous deux, puisque tu places le débat sur ce terrain – libre à toi et à d’autres de se palucher sur les disques que je défonce par ailleurs; je donne mon avis, tu donnes le tien, mais au premier plan des arguments que je défends pour ma cause, voici:
lorsqu’on s’estime journaliste, rédacteur, pigiste ou que sais-je encore, et qu’on a pour boulot de défricher pour le public, faire son travail, continuer à encenser des groupes d’un autre siècle dans le seul but de ne pas voir fondre sa Madeleine de Proust, je trouve cela pitoyable. A l’inverse, s’emballer pour la dernière nouveauté pittoresque pour se rassurer qu’on est toujours dans le coup – quand bien même des dizaines de trouffions t’ont précédé puisqu’aujourd’hui le suivisme est quasi instantané – et ne pas prendre le soin de séparer l’originalité des éphémères, je trouve cela non professionnel.
Ce n’est que mon point de vue, considérons qu’il ne vaut rien. Et considérons que ceci est déjà oublié, comme les artistes cités précédemment.
Oui, bien sûr que mon commentaire t’est adressé Bester. Tu es l’auteur 100% subjectif du papier donc c’est la moindre des choses. C’est toujours marrant de voir comment on s’écharpe alors que de prime abord on croit à la subjectivité. Comme si en fait on croyait sa propre vérité supérieure à celle du voisin. Alors si on se met à prendre la mouche au fil de ces échanges, c’est plus cohérent du tout. Anyway. Je tenais juste à dire que lorsqu’on est freelance _ jusqu’à preuve du contraire – on a pas de « boulot », de tâche précise. On fait ce qu’on veut par rapport à ce qu’on est. Libre à chacun de se croire en charge de défricher ou de pas défricher, de s’intéresser au présent ou au passé. L’important étant de choper une inspiration. Une histoire qui vaille le coup (non ?)
Sylvain
http://www.parlhot.com
C’est toujours pareil vos debats les cocos..
Allez on s’en fout de tout ca. La subjectivite ne s’explique pas. Allos plus loin, la critique ne devrait pas exister, seulement la sensation, propre a chacun, differente…On ferme Gonzai et on va faire un tour au parc, allez..
bonne promenade mais sans moi
sans moi aussi
écris un album, journaliste, on le critiquera avec plaisir !
Envoyez Guy-Michel Thor !
le vengeur masqué : ***écris un album, journaliste, on le critiquera avec plaisir !***
1: écris un album : non sens total digne d’un ego sur dimensionné
2: journaliste : terme qui vaut bien plus qu’on ne croit
3: on le critiquera : pas de soucis on vous attend
4: avec plaisir ! : ça m’étonnerait mais ça pourrait aussi te faire très mal aux ouies
Bref, chacun sa croix et si tu n’as pas compris ça, mon vengeur façon concombre, enlève le gros sel de ta cervelle engrainée avant de finir en tzaziki dans le ventre d’un ogre dont tu ne connais pas encore l’appétit.
Sylvain,
Tu es quelqu’un de sympathique mais à un moment j’ai envie de dire STOP.
En te lisant, je ne te sens pas au top, limite aigri (le degré zéro du moins que rien). C’est fatiguant à force. Les balles dans le pied, ça va 5 minutes. Tu n’es impliqué dans rien…
Tu pourrais respecter l’équipe (un minimum).
Merci
Je ne t’embrasse pas.
Christophe
…
Christophe,
Je n’en peu plus que tu utilise des métaphores footbalistiques dans tes commentaires.
Nous règlerons cela aux dames chinoises.
Je t’embrasse trop
J.Jet
…
Respecter l’équipe ?
Respecter au sens de « me taire sur ce qui me déplait » ?
Ahahaha, ce serait le début de la fin.
Un paradoxe total pour une entité comme Gonz-aïe.
Je fais ce que j’ai toujours fait : me concentrer sur mes textes, et dire ce que j’aime ou ce que j’aime pas chez ceux des autres. Point. Aucune aigreur là-dedans.
Moi j’ai bien aimé ton truc sur le 200% mauvaise foi Sylvain, ouais c’est ça, on est dans le cadre. Mais le plus intéressant reste de méchamment critiquer quand il y a des raisons plus ou moins tolérables de le faire : c’est le grand frère de celle-ci, elle était un génie musical qui s’est échoué comme une baleine sur les rives de l’under-never-outwhere-ground…
@Matt Oï : Je n’ai absolument rien compris à ton post à part qu’il faut effectivement « méchamment critiquer » quand il le faut. Mais ça doit être ce que tu voulais dire, je pense.
En fait pour résumer ma pensée différemment, la critique élogieuse est souvent pompeuse et éloignée de la réalité contrairement au pamphlet.
Le critique est confronté à l’actualité, il met son goût en cause, s’il juge avec son goût il est forcément dépassé par les évènements. Le goût parce qu’il est nostalgique d’un sentiment manque forcément de relativisme et ne garantit pas un recul suffisant. Toute critique motivé par le goût, élogieuse ou pamphlétaire, est éloignée de la réalité. Gonzaï fait dans le subjectivisme, dans le goût, dans le coup de gueule et le coup de cœur et sa position est assumée comme telle, elle est plus digne, plus folle que la pudeur éhontée de gazettes fadasses, des tapettes impropres à s’infliger une vrai conduite, incapables d’assumer leur humeur ou leur superficialité. Quoi de pire que de nager entre deux eaux.