Confidence masculine. Le blondinet avait bien caché son jeu avec les Dragons de Burgalat. Guitariste foudroyant, tel un Mick Ronson suédois au service de Gainsbourg. Question d’époque.
Aujourd’hui Peter Von Poehl apparaît en redoutable compositeur pop. Un brin agaçant, ultra doué et magicien hors pair. Pour son deuxième album, mister Von Poehl a reproduit avec plus de doigté la pop illuminée de son premier LP « Going to Where the Tea Trees Are ». Arrangements en tout genre, batterie ultra mate et définition poids plume. De la pop au millimètre qui sent bon la perfection.
L’orchestration est splendide. En dentelle, la basse marmonne et les arpèges d’acoustiques rappellent l’odeur câline de « Vu de l’extérieur ». May Day possède cette profondeur aquatique chère au « Talkie walkie » de Air. Le Japon et ses charmes. L’écriture est parfaite, travaillée, surprenante et les mélodies n’ont rien d’évidentes. Saupoudrée de cuivres, de cordes, et d’électronique en velours, les chansons de « May Day » sont très précieuses.
Presque trop darling !!!
La voix du coquin est énervante pour sa texture r’n’b des grands froids. Ma douce adore, et Peter semble être le prénom de son nouvel amant pop. Trop propre, trop blond. Les filles en raffolent. Putain, ce petit cul qui tortille, ça me rend dingue, j’ai toujours préféré les moustaches du Santana band aux popistes imberbes, question d’hormones je suppose. Je pourrais être violent avec un mec comme ça !!!
Malgré cette tension masculine, je me découvre une âme amoureuse bercée de détails tendres, poétiques et agréables, sillonnant en caisse, de nuit, les rues de Genève illuminées avec Peter von Poehl en carburant. Et puis le Suédois a été élevé chez Tricatel. Il y a cette couleur Motown qui me transcende et ces mélodies tristes qui par moment sont foudroyantes. Non, ce disque est un joyau. Un album pop, pur et ambitieux, comme il n’y en a pas assez. Même si l’ange blond mériterait bien une bonne raclée.
Peter Von Poehl // May day // Tot ou tard