On a fouillé dans la discothèque de DAIISTAR, ton futur groupe préféré des années 90

Le 8 septembre 2023, les fans de rock 90’s ont eu le droit à un beau retour en arrière : l’album « Good Time » de DAIISTAR, une formation américaine fan des Jesus and Mary Chain, d’Oasis, de Spacemen 3 et du Velvet, est sorti dans les bacs. Si le disque en lui-même est une petite bombe sonique et nostalgique, on a voulu fouiller dans les étagères de ces Américains pour vérifier une chose : les influences sont-elles bien celles qu’on entend sur l’album ? Spoiler : c’est bien le cas.

Il y a très peu de groupes qui parviennent à capturer l’essence des années 90’s pour en digérer quelque chose de claire et de limpide. On les compte, en vérité, sur les doigts d’une main (genre les Bryan’s Magic Tears, METZ ou Ringo Deathstarr). Voici le sixième : DAIISTAR. Une formation basée à Austin (Texas) mené par Alex Capistran qui vient de sortir, sur le label FuzzClub Records, son premier album enregistré avec Alex Maas des Black Angels.

Le disque, intitulé « Good Time », possède tout ce que les fans d’Oasis, des Jesus and Mary Chain, de Spacemen 3 et des Stooges attendent d’un album de rock : des guitares saturées, du fuzz, un peu de drone, des chansons pensées comme des hymnes, un brin de folie, du psychédélisme modéré et de la bière tiède sur ton t-shirt déjà sale. Les morceaux puent une époque sans Twitch où la musique se jouait sans l’aide de l’intelligence artificielle. Ils sentent un peu le vieux, oui. Mais ils ont la même odeur que la lessive de ton enfance, que les Danette au chocolat et que la sensation de liberté et de bien-être rencontrée à la première écoute de Revolution, de Search and Destroy ou de Loaded.

L’album « Good Time » de DAIISTAR s’écoute juste ici. Et pour checker les albums préférés du groupe, c’est juste en dessous.

The Jesus and Mary Chain – « Honey’s Dead » (1992)

Alex : « C’est peut-être un bel après-midi ensoleillé, mais dès que vous écoutez « Honey’s Dead », vous êtes sur le point de faire la chose la plus sournoise que l’on puisse imaginer. Je pense que c’est écoeurant de voir à quel point je suis obsédé par cet album, et ce disque à lui seul pourrait être responsable de l’existence de DAIISTAR. Les boîtes à rythmes superposées à la batterie live, accompagnées du feedback, de fuzz et du trémolo de William Reid : voilà ce qui m’a immédiatement accroché. Vous ne vous trompez pas si vous entendez des clins d’œil flagrants à « Honey’s Dead » sur notre premier album. Vous entendrez des échantillons de batterie, des boucles et du fuzz partout sur « Good Time », et nous le devons aux Jesus and Mary Chain ».

Oasis – « Definitely Maybe » (1994)

Alex : « Je ne voulais pas mettre Oasis dans cette liste, mais comment nier le fait que « Definitely Maybe » est l’un des albums les plus importants et les plus influents de notre époque. Je ne me laisserais pas pousser des rouflaquettes pour autant, mais cet album m’a tout de même marqué. Personne ne peut battre la voix de Liam vers 1994, et c’est sa manière de chanter sur cet album qui m’a inspiré à chanter comme je le fais aujourd’hui ».

Primal Scream – « Screamadelica » (1991)

Alex : « « We wanna be free, we wanna be free to do what we wanna do. And we wanna get loaded. And we wanna have a good time ». Cette première phrase de « Screamadelica » dit tout. Cet album est tellement amusant que je pourrais l’écouter toute la journée en buvant des cocktails au bord d’une piscine. La section rythmique de ce disque est si bien produite et pensée qu’elle donne envie au plus introverti d’entre nous de se lever et de danser. C’est mon objectif personnel dans la vie : de faire un disque avec une section rythmique aussi bonne. Nous avons essayé sur « Good Time », mais avons-nous réussi ? Dites-le nous ».

The Stooges – « The Stooges » (1969)

Alex : « J’écoute l’album éponyme des Stooges depuis que je suis un adolescent angoissé aux cheveux bleus. Je vieillis, mais cet album reste le même. Je l’adore et j’aime savoir que c’est grâce à lui que tous mes autres groupes préférés ont commencé à exister. C’est la racine de tout ce qui est soniquement brut et indompté. C’est l’album qui m’a le plus inspiré tout au long de ma vie, et je continue à prendre des notes dessus ».

The Velvet Underground – « Loaded » (1970)

Alex : « À chaque fois que je suis dans une situation où je ne sais pas quel disque mettre (ce qui est souvent le cas), c’est le moment de jouer « Loaded » du The Velvet Underground. Ce disque est la musique de fond de ma vie avec ses mélodies divines et ses paroles sombres. Il est parfait dans le sens où il est si imparfait. « Loaded » est simple, naturel et sans contrainte. Ce disque me rappelle que la musique n’a pas toujours besoin d’être aussi complexe, et qu’il y a de la beauté dans la simplicité ».

Spacemen 3 – « Recurring » (1991)

Alex : « « Recurring » de Spacemen 3 a redéfini la musique néo-psychédélique en 1991 et a ouvert la voie à la pop psychédélique. Il y a quelque chose dans ces chansons à trois accords qui me maintient dans mon siège. Je me retrouve souvent à conduire en mode pilote automatique tout en écoutant « Recurring » après de longues nuits de répétition, me sentant comme un astronaute dérivant dans le vide. En fait, quelques chansons sur « Good Time » sont influencées par cet album, en particulier Repeater. Sa nature drone et son harmonie douce sont similaires à ce qu’on retrouve dans cet album-là. Une autre ode aux hommes de l’espace est l’utilisation de la pédale Acid Fuzz – Sonic Boom que j’ai empruntée à Alex Maas (des Black Angels) pour créer l’effet de trémolo sur le break de Repeater ».

Tame Impala – « Currents » (2015)

Alex : Nous arrivons enfin à « Currents » de Tame Impala. Cet album peut sembler un peu déplacé sur cette liste, mais je ne peux plus cacher le fait que je suis un fan de la musique de Kevin Parker. J’ai l’impression de me trahir en aimant quelque chose d’aussi populaire, mais bon sang, que c’est bon ! Je ne peux pas dire que cet album ait eu une grande influence sur le son de DAIISTAR, mais qui sait, nous devrions peut-être écrire quelques tubes de pop psychédélique et être, nous aussi, en tête d’affiche de Glastonbury, non ?