Dans le clip de Débordement, extrait de l’EP « One World One Shit », Lény Bernay a.k.a Jardin vous demande d’ouvrir les yeux sur la catastrophe environnementale qui se profile au moment où vous lisez ces lignes. Il le fait de la manière la plus sympathique possible : en faisant usage de son charisme redoutable et surtout en vous invitant à un petit barbecue bien sympa.

Dans Débordement, Lény Bernay prend la vie côté Jardin (blaze très mignon mais qui ne facilite pas le référencement, sauf si vous avez envie de faire le tour de toutes les jardineries et autres services d’élagages de France avant de trouver un peu d’infos sur son oeuvre).

Making Of « Débordement » – Laurianne Bixhain

Le morceau s’ouvre sur ce qui pourrait bien être le manifeste d’une jeunesse aussi engagée que désabusée. Le refrain du morceau est servi sans accompagnement (sonore) par la voix hypnotisante de Paula H. Satàn, chanteuse de J. C Satàn. Ça pose l’ambiance, ça colle la chair de poule et ça fout les jetons, mais franchement honte à vous si vous pensiez que les dégâts irrémédiables qu’une économie capitaliste est en train d’infliger à notre planète étaient de toute façon matière à se payer une bonne tranche de rigolade bien saignante.

Making Of « Débordement » – Laurianne Bixhain

Le clip, tourné dans la cour de la brasserie industrielle Atlas à Bruxelles (réalisé par Tiphaine Larrosa et Lény Bernay lui-même), met en scène un barbecue à la cool entre copains. Les looks sont à l’image du climat qu’on laissera à nos enfants après des années de surconsommation acharnée : d’enfer. On y mange bien évidemment vegan, mais si on doit vraiment parler des choses qui comptent, c’est avant tout le flow ravageur et sans concession de Jardin qui clou définitivement le bec et débouche les esgourdes de ceux qui peut-être rechigneraient encore à l’entendre, préférant se draper dans une douce et confortable ignorance. Le tout est dédié à Chris Korda, ami de l’artiste et fondateur de Church of Euthanasia, groupe écologiste prônant la réduction de la population.

Making Of « Débordement » – Laurianne Bixhain

À cela, il faut ajouter un son résolument radical, produit par Security DJ. Mélange (des genres) entre post-punk et dance, vous obtenez un cocktail explosif comme un Molotov artisanal, (autre instrument de révolution bien efficace mais peut-être un tantinet plus salissant qu’un rap bien senti). Jardin parvient à donner corps à un équilibre fragile : un activisme radical, diverse et inclusif mais qui se paye également le luxe d’être festif et flamboyant. 

Débordement, c’est peut-être l’hymne dansant d’une génération grognon d’être consciente et ce serait dommage, pour ne pas dire irresponsable de passer à côté.

« Débordement » est extrait de l’EP One World One Shit, CW03, 2019

1 commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

partages