Dans une interview accordée il y a quelques mois, James Blake expliquait que si, de la scène londonienne de laquelle il était issu, c’était lui qui avait obtenu l’attention du plus grand nombre (en comparaison de ses grands-frères Mount Kimbie, donc), c’était grâce au chant. Leçon retenue pour le duo qui ajoute aujourd’hui des paroles à ses chansons, des paroles que l’on peut reprendre sous la douche, dans l’ascenseur, comme l’obsédant « now did you see me, I killed a man… », chanté nonchalamment par le jeune rouquin King Krule. Concluant un heureux mariage avec celui qui se faisait appeler Zoo Kid, dont l’album est attendu de pied ferme, les producteurs prennent également le micro et poussent la chansonnette, apportant définitivement une nouvelle dimension à leur musique.
Autrement que par cette voix nouvelle, la nouvelle voie de Mount Kimbie est définitivement plus pop. Fini les beats triturées et empilements frénétiques de samples qui faisaient de l’album précédent un des manifestes de cette scène post-dubstep. Le genre ne devient ici qu’une influence parmi d’autres, lorgnant sur l’électronica (Break Well), utilisant un beat presque minimal sur le très pop Made to Stray, single de l’album., délivrant au final un album hétéroclite, mais pas hétérogène, esquissant sa propre couleur, loin de la post-dubstep, pour ceux qui étaient censés il y a trois ans en être les fers de lance. Une couleur originale, et peut-être plus facile d’accès, de quoi séduire le plus grand nombre, comme le protégé d’autrefois, James Blake ?
Mount Kimbie // Cold Spring Fault Less Youth // WARP
http://www.mountkimbie.com/