La formation normande présente aujourd’hui et en exclu Broke, une partouze géante entre Young Fathers, Sleaford Mods et Guadal Tejaz. Et ça dure 2 minutes et 38 secondes.

Au final, il faut quoi pour faire un bon clip, au-delà d’un morceau qui tabasse ? Il faut aller sur le pont ferroviaire de l’ancienne ligne Caen-Flers-Laval, près des anciennes bases de loisirs désertées et filmer avec un grand angle deux mecs en colère. Ça suffit. Et c’est largement suffisant pour coller à l’ambiance de Broke, le premier single de Mickle Muckle dans sa version 2023. Cette année, les Normands ont décidé de lâcher les chevaux proto-punk, d’oublier les longues phases chiantes de Soft Machine pour se focaliser sur l’essentiel et revenir à une manière de composer plus instinctive et animale.  « Depuis le dernier EP, je crois qu’on est là-dedans : moins réfléchir, être plus dans l’instinct et se centrer sur le propos », explique Thibault (guitare, chant).

Ici, le propos est limpide : impuissance, rage, colère. Pas d’artifice, pas de posture, pas de complaisance. Le tout est enveloppé comme un fish and chips dans un vieux journal graisseux et balancé à la gueule de tous ceux qui aiment, finalement, les émotions que procurent le rock, le vrai, celui qui a traversé les générations et qui résiste à tous les pronostics. Il y a dans Broke quelque chose de foncièrement sincère et primitif qui peut aussi bien faire penser à Chuck Berry, Suicide ou Sleaford Mods. La passion qui anime Mickle Muckle semble être la même que leurs aînés. Bref, Broke, c’est un morceau à l’état brut taillé dans de la pierre au marteau piqueur qui secoue un peu le rock. Et il en a besoin pour éviter de sombrer dans le coma.

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