Depuis la sortie posthume de « American Prayer » par Jim Morrison, et où le gros barbu déclamait ses visions avec des Indiens dans le désert, pas beaucoup d’exemples notoires pour les disques-poèmes ; une catégorie à peine moins ghetto que les livres disques qu’on n’écoute en général jamais, ou alors uniquement avec son gosse pour l’initier à une musique en générale pourrie et prétentieuse.
Autant dire que la sortie surprise de ce « Self Portrait From A Previous Life (Readings From Various Poetry Collections No One Bought) » est intrigante à plus d’un titre. On connaissait déjà la capacité de Nathan Roche à dynamiter à peu près n’importe quoi, mais ces 20 poèmes déclamés avec un phrasé digne d’Iggy Pop défoncé dans l’espace racontent une sorte de vie parallèle où il serait question d’oiseaux coincés dans des moteurs, de vélos volés, de testament à Newcastle, de journalistes dans le désert ou encore d’homme ayant composé la sonnerie d’une ambulance. Au bout de 20 écoutes, on entre alors dans un gigantesque labyrinthe synaptique avec grésillements, larsens et ambiances de SF dignes de la BBC pilotée par Syd Barrett.
Extraits de 5 recueils auto-publiés par Nathan Roche, ces poèmes avaient été jusque là tirés à faible tirage en raison d’un manque de moyens (ou d’intérêt). On bénit donc doublement Gone With The Weed pour la sortie K7 de cette étrangeté quasi unique captée par Paul Bonnet, moitié du duo C.I.A. Débutante (où Nathan Roche joue également). Avis aux amateurs : le poète de Villejuif cherche actuellement un traducteur français prêt pour travailler gracieusement sur ces comptines de l’enfer et à noter, puisqu’on en est là, que Nathan Roche déclare être prêt à se produire partout pour lire ce disque, excepté – dixit – « dans les TREMPLINS DE SLAM ». Vous voilà prévenus.
5 commentaires
gone with the Kang! & bouffe ta pipe a l’eau.
Quel âge a l’artiste et prend-il du LSD ?
le nouveau John Giorno
ou fernand Raynaud (traduction)