Ce nouveau projet de Cyril Angleys, aussi membre de Brace ! Brace !, tente de répondre à une question : à quoi ressemblerait le soft-rock en 2020 ? Ça tombe bien : pour se faire idée, vous pouvez écouter en exclu l’EP « Homecoming ».
Bon, en fait, cette question, on se la pose nous. Cyril, lui, y est allé au feeling, en s’ouvrant au rock seventies tout en essayant de composer des chansons pop dans une configuration simple. Le résultat est en réalité bien plus complexe dans sa naïveté apparente, et surtout assez loin d’une comparaison Tame Impala x Mac DeMarco trop rudimentaire. Sur l’EP « Homecoming », les compositions sont sophistiquées, parfois osées (la flûte sur You and I, il faut l’assumer) mais toujours dans une quête ultime de la chanson pop parfaite (cf les Sparks). L’EP sort le vendredi 9 octobre sur le label Géographie, mais il s’écoute en avant-première juste ici.
Tu avais une idée précise de ce que tu voulais faire avec Paper Tapes, musicalement ?
Cyril : J’avais envie de proposer des morceaux pop immédiats, en totale indépendance. Faire mon propre projet, simplement. Ça, c’était un peu le postulat de départ. Mais je ne dirais pas que j’avais une idée très précise en tête, un plan de marche en terme de style ou de composition.
Raconte-nous ton processus d’écriture et d’enregistrement ?
J’ai écrit la plus grande partie de cet EP chez moi, dans mon studio du 18e, pendant l’été 2018. Mon objectif était d’essayer de composer d’abord aux claviers avant la guitare qui est mon instrument de prédilection, simplement pour tenter autre chose. Petit à petit, j’ai trouvé une installation assez sommaire, mais qui me convenait plutôt bien en utilisant un synthé analogique et une TR 808. Plusieurs démos me sont venu de manière assez naturelle. Puis, j’ai fait écouter ces maquettes à mon ami Barth Bouveret qui m’a proposé de les produire. La suite a vraiment été un échange entre nous deux, je crois qu’on a essayé de créer un objet nouveau à partir de ces ébauches, tout en gardant leur essence première.
Je ne retrouve pas trop ce côté daté du soft-rock 70’s dans cet EP, qui est assez contemporain. Comment tu joues avec les influences ?
Je vois ce que tu veux dire. En fait, j’ai commencé à m’ouvrir au soft-rock il y a quelques années en écoutant Todd Rundgren, Shuggie Otis, Hall and Oates, Steely Dan… J’ai découvert un feeling particulier, un truc un peu soul, un peu kitch parfois, mais surtout un sens de la mélodie assez fin. C’est difficilement définissable en fait, mais je crois que c’est ce feeling que j’essaie de capter plutôt que de reprendre les codes de cette musique en tant que tels. Pour ce qui est des influences, j’ai écouté tout un tas de choses différentes en terme de style, de directions, bien au-delà du spectre pop. Donc forcément pas mal d’éléments se télescopent dans ma musique. J’aime bien l’idée de proposer quelque chose de contemporain, mais qui puisse évoquer pleins de choses différentes, sans forcément entrer dans la référence pure.
Pourquoi on considère encore parfois la pop comme un gros mot ?
Parce que je pense que pop est justement devenu un mot un peu valise dans lequel on met tout et n’importe quoi, mais au fond personne ne sait vraiment définir ce que c’est concrètement. Dans le registre musical, la pop a quelque chose d’assez insaisissable puisqu’elle se réinvente tout le temps. Donc je crois que c’est cette nébuleuse, ce truc un peu intangible qui fait que chacun en fait sa propre interprétation et qui créé une certaine confusion. Mais c’est aussi une richesse quelque part. Ce que je trouve cool, c’est le fait que tout le monde puisse se l’approprier et l’appréhender de manière différente. À titre personnel, c’est un mot très noble.
3 commentaires
he dont drive a valence he’s so soft!
A l’écoute je vois pas bien le rapport avec Stereolab. Ca sonne plutôt comme une sortie de Nice Guys.
Je vois De marco qui rigole sur le coté de la page, le Diable nous a encore baisé …