Lenny Kravitz sort un album, « Raise Vibration ». En 2018. Oui oui. La première réaction de tout être sensé, c’est évidemment le ricanement. Je fus de ceux-là.

D’ailleurs, ces lignes trouvent leur origine dans le commentaire que je fis à une vidéo de Bester, où ce sinistre individu balançait un disque dans une poubelle (je tairais le nom du chanteur de Louise Attaque victime de ce traitement par pure charité athée). Je me gaussait donc moi aussi de ce has-been de Gaëtan, et balançait ingénument « et le dernier album de Lenny Kravitz, il est comment ? ». Oui, je ricanais.

Sauf qu’avec Lenny (comme beaucoup de forty-something-fuck you), j’entretiens une relation particulière.

Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans n’en ont rien à battre. En effet, c’est Lenny qui ma dépucelé. Ma première fois, c’est avec ce grand gaillard tatoué et piercé (et ce, dès la fin des années 80 !). Et oui, il m’a tout fait connaître, Léonard : le hard de Led zeppelin, la soul d’Otis Redding, la funk de James Brown, et même le reggae de Bob Marley. Lenny, c’était l’Encyclopédia Universalis du bon son. Ou plutôt non : un Que sais-je, voire un Tout l’Univers de la musique de jeunes.

Ainsi donc, comme beaucoup de djeuns de cette époque (début des années 90, je vous emmerde), j’ai acheté « Mama Said ». Je suis allé le voir à Bercy (Keziah Jones en première partie, hué par les jeunes tocards que nous étions, hué malgré le fait qu’il joue de la guitare dans le dos comme vous-savez-qui). Lenny le Suave éveillait des choses en nous, une démangeaison intérieure qui ne devait rien à notre lamentable régime alimentaire : c’était tout simplement le « Wock’n’Woll », pas celui de Johnny Smet, non, celui des Doors et du Jefferson Airplane, des noms que nous connaissions vaguement, et que Lenny allait nous apprendre à écrire correctement.

Je ne connaissais rien alors, j’avais 2 CD’s (Lenny, donc, et Deee Lite) et une fille de ma classe, apprenant que j’écoutais cet individu, se moqua de moi en me disant « pff, moi j’écoute pas ça ! J’écoute les vrais ». Les vrais ? Lenny n’était donc qu’un succès éphémère ? Oui, grâce à elle, grâce à Lenny, je me suis retrouvé à écouter des groupes vieux de 20 ans. Une éternité quand on ne les a pas encore (les 20 ans).

Aujourd’hui je suis plus vieux (vos gueules), je me moque un peu de Lenny qui sort « Raise Vibration ». En 1991, il faisait de la musique des années 70. Et en 2018 ? Je ne sais pas. Je n’ai pas écouté. Mais je jetterai sûrement une oreille, parce que, finalement, aujourd’hui, c’est un vrai.

Lenny Kravitz vient de sortir « Raise Vibration », ça s’écoute juste en dessous. 

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