L’ouvrage, qui s’intitule I Wanna Be Yours, doit sortir le 1er octobre 2020 et retracera la vie de l’un des héros anglais comme seul ce pays sait en produire.

Dans une émission pour Noisey intitulée British Masters, le journaliste musical anglais John Doran interviewe les figures importantes de la musique britannique, de Johnny Marr à Jimmy Page en passant Mark E. Smith ou encore Viv Albertine (The Slits). Mais un personnage manque, pour le moment, au casting : John Cooper Clarke. Un OVNI à l’allure aussi longiligne que ses cheveux qui, depuis son Salford natal (au nord-ouest de Manchester), a déversé sa prose de prolo à travers un spoken word de grande classe, et un accent qui ne s’imite pas.

Il y a 71 ans d’une vie d’artiste à raconter. Comme ses débuts sur le label Rabid Records créé par Tosh Ryan, Bruce Mitchell et Martin Hannett (avant que Tony Wilson ne vienne leur piquer Martin et créer Factory Records), ses premières parties des Sex Pistols ou des Clash, ses diverses rencontres dont Chuck Berry, Nico (avec qui il partage un appart dans les années 80 à Londres et se drogue beaucoup) ainsi que toute la clique punk britannique, ses passions pour la poète anglaise Pam Ayres ou Rimbaud, son attachement au football ou à la série culte britannique Coronation Street et puis, fatalement, quelques addictions (les paris et les courses de chevaux, entre autres).

Le sosie de Ronnie Wood a, on imagine, assez d’humour, d’anecdotes et de souvenirs pour noircir des pages entières. Et aucun doute pour sa plume, aiguisée, soit elle aussi au rendez-vous pour alterner entre les moments joyeux et ceux plus difficiles à raconter (traversé du désert durant plusieurs années, addiction à l’héroïne, etc.).

Il faut aussi dire que le docteur sort son livre au bon moment : John est à son apogée. Il est adulé par les jeunes kids comme par les anciens du punk. C’est aussi un symbole encore « potable » d’un mouvement qui appartient au passé. « Je joue dans de plus grandes salles, pour de plus gros cachets. Je séjourne dans de plus grands hôtels. J’ai fait les choses à la dure, maintenant je les fais à la cool. Je préfère la version cool », confessait John lors d’une interview en 2018. Les raisons de ce come-back inattendu ? Il y a certains de ses poèmes qui sont intégrés à des programmes scolaires, il a joué dans le biopic Control sur Ian Curtis de Joy Division en 2007 et l’un de ses morceaux, Evidently Chickentown, est dans la B.O. des Sopranos. Mais c’est surtout grâce à Alex Turner, qui en 2014 reprend l’une de ses chansons I Wanna Be Yours sur l’album « AM », qu’il revient sur le devant de la scène.

Ce retour permet aux plus jeunes de découvrir ses albums, dont l’excellent « Snap, Crackle & Bop » sorti en 1980 et produit par Martin Hannett, et aux plus anciens de revivre leur jeunesse. Ce livre, comme celui de Mark E. Smith, devrait satisfaire les fans de punk anglais, de bières tièdes et d’humour pinçant.

Son livre I Wanna Be Yours sortira le 1er octobre et les pré-commandes sont ouvertes ici.

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