Déjà auteurs de plusieurs excellents clips mettant en scène la violence avec derrière une qualité esthétique souvent irréprochable, les jeunes blousons noirs angevins de Wild Fox opèrent un nouveau retour fracassant avec la sortie du (très) court métrage Under Rod’s Mind, un mini-film génial mettant en scène le combat d’un punk contre la normalité.

Avec aux manettes le très talentueux Josic Jégu, gratteux et chanteur des Wild Fox tout aussi à l’aise guitare ou caméra en main, ce mini-film de moins de cinq minutes nous montre deux rockeurs en plein dîner aux chandelles, un dîner en amoureux qui va rapidement partir en sucette, la faute à un (gros) décalage en matière de dégaine et de comportement.

A ma gauche, un rockeur « normal », à la démarche savamment étudiée, bien coiffé, avec ses pattes et sa petite moustache bien élimés, chaussé de bottines en cuir et habitué des brunchs-brocante et autres apéros huîtres-vin blanc dégustés en terrasse. A ma droite Rod, un branleur punk à la démarche dégingandée, avec les cheveux en pétard et une barbe (très) mal rasée, chaussé de Vans déchirées et amateur de kebabs à moins de cinq balles bouffés à l’arrache sur un rebord de trottoir dans des odeurs de pisse froide.

Le tout met magnifiquement en scène la révolte d’un weirdo contre des conventions sociales parfois abrutissantes, qui restreignent la liberté des individus au prix d’une certaine forme de paix sociale et aboutissent à une vie souvent ultra chiante, ce mini-film absolument génial nous rappelle aussi aux meilleures heures des bastons sixties entre mods et rockeurs, avec cette fois-ci un punk déchaîné contre un rockeur un peu trop normal à son goût.

Au beau milieu de ce champ de bataille, les Wild Fox, quant à eux, continuent leur petite exploration de la musique rock. Passés par le rock psyché siglé BJM et le garage, ils virent de bord une nouvelle fois aujourd’hui en direction d’un post-punk plus sec et plus nerveux. Tombés dans la grande marmite du rock’n’roll quand ils avaient 12 piges, ils évoluent en permanence depuis tout en suivant le même fil conducteur : le rock, la violence. La preuve par le son et par cette incroyable série de vidéos tournées en mode cinéma autour de ce thème de la violence, ces deux dernières années. Impatients d’en découdre, ils attendaient depuis des mois de pouvoir sortir ce nouvel EP, déjà testé avec succès en concert à l’hiver dernier, la faute à ce foutu Covid. Ça sera chose faite à la fin du mois de janvier, avec cinq chansons toujours bourrées de cette énergie juvénile qu’on aime tant, à la frontière entre le garage et le post-punk. Ces quatre gus sont décidément très bien inspirés, portés par la ferme intention de ne pas faire du surplace artistiquement, de ne pas s’enfermer dans une mortelle habitude. De plus en plus allergiques nous aussi aux groupes qui nous servent en permanence la même putain de soupe, on est ravis.

Wild Fox // Night Has Come EP, décollage le 29 janvier 2021 en mode seul contre le reste du monde.
En concert ça déboîte toujours autant, alors tiens toi informé par ici.

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