Sans faire de bruit, le super-groupe composé de membres de Oiseaux-Tempête, Casse Gueule, Ulan Bator ou encore Trésors livre depuis 2012 une guerre sainte au pays des musiques instrumentales. Leur troisième album, le premier sur le jeune label Flat Moon, signe l’heure d’une radicalité implacable, sans paroles, mais avec, comme l’indique le titre, beaucoup de drogues.

Ca démarre comme un vieux disque de dub chelou. De prime abord, « L’arbre à cames » ressemble à une longue jam de 7 minutes où les mantras indiens viendraient se cogner la tête sur un gong tibétain. Là est l’art du Réveil des Tropiques depuis presque déjà une décennie ; brouiller les pistes en camouflant ses traces, et surtout éviter toutes les facilités (comme par exemple flatter l’auditeur dans le sens du disque avec un premier titre accessible). Rien de tout cela sur ce troisième album pas si camé que ça, free jazz surtout, où il est question d’alignement des planètes, de rites occultes et de Gong – pas l’instrument, mais le groupe.

Plongé dans son délire inconscient, « Le Réveil » a choisi une nouvelle écurie pour son nouveau rêve : Flat Moon, un label fondé par Valentin Pinel (déjà repéré en tant que graphiste sur les soirées Gonzaï)et Guillaume Cohonner, et qui signent avec « L’arbre à cames » une première prise de choix avec, en prime, un un alphabet original (Obi Strip) inspiré par les idéogrammes japonais et qui fait évidemment penser à une fusion entre le Kobaïen de Magma et les préceptes de la secte Aum. A ce stade, difficile de savoir qui est le plus barjot entre le groupe et le patron du label, et ceux qui oseront encore parler de « post rock » après l’écoute de cet album planant pourront retourner dans leurs tombes pour sucer les orteils séchés de Mogwai.

Pendant ce temps là, Le Réveil des Tropiques continue quant à lui un voyage fou, loin de toutes les codifications actuelles. Pour le plus grand plaisir des défricheurs de nouveaux espaces, comme Pink Floyd cinquante ans avant eux.

Le groupe sera en concert, en concert à la Station le 30 juin (release party), le 6 juillet à la Ferme Electrique

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