Version moins pute de la petite sœur Euro-dance, cousine consanguine de la Disco hi-NRG ou fille cachée de la Synth Wave, l’Italo Disco c’est un peu comme une vieille bagnole d’occasion: chacun préfère la sienne, mais personne ne sait où elle a trainé avant. Plutôt que de se la jouer puriste d’entre les puristes, voici donc 30 raisons de profiter de la canicule mortelle pour mourir d’un infarctus, mais avec le sens du rythme.

Si vous avez suivi la résurrection du mouvement à la fin des années 2000, avec la création label Italians Do It Better de Johnny Jewel et le collectif D.I.R.T.Y. (Discodeine, Pilooski…), des noms comme ceux de Pino d’Angio, Ken Laszlo ou Claudio Simonetti (clavier du groupe Goblin, entre autre) ne vous sont pas inconnus. Dix ans après le revival et maintenant que Chromatics est désormais jugé aussi ringard que certains des tubes eighties d’époque, que reste-t-il de nos amours ? Des tas de playlist Spotify où l’on trouve, grosso modo, les mêmes titres, avec l’impression de bouffer une grosse crème glacée simplement trop grosse pour l’estomac.

N’en reste pas moins que certains titres Italo Disco continuent de fasciner de par leur fantastique exubération. Ce n’est pas du Vianney ; tous reflètent une époque où Sabrina pouvait se trimballer nibards à l’air et, au delà de cette remarque profondément sexiste, où les musiciens de la scène osaient à peu près tout : les pochettes (voir plus bas), les hymnes méridionalement festifs et des grosses couches d’arpeggio à peu près partout, et jusqu’à ce que l’effet devienne un gimmick incontournable de tout titre qui se respecte. Giorgio Moroder, sans le savoir, influencera à ce titre toutes les scènes, du I Feel Love de Donna Summer jusqu’au Blue Monday de New Order (et les Daft, bien sûr) ; et ce qu’on en retient aujourd’hui, hormis le fait que ledit Moroder tourne en rond depuis 30 ans, c’est que l’Italo Disco reste, au delà du mauvais goût qu’elle peut inspirer, un énorme carrefour stylistique, une sorte de place Pigalle du BPM où l’on trouvera aussi bien des prostituées du refrain (Savage, Sylvester et son acolyte Patrick Cowley) que des clients qui n’ont rien à foutre là (Herbie Hancock, Demis Roussos !) et des gérants d’établissements un peu oubliés. On pense notamment à deux projets canadiens (étonnant, non ?), Lime, et surtout à Gino Soccio, québécois auteur de plusieurs albums impeccables entre 1979 et 1984, dont le premier, « Outline », reste une petite pépite, comme on dit dans le secteur minier.

Evidemment, il y a de grandes chances que vous sortiez de cette playlist complètement dégouté(e), mais au moins, ça vous fera un autre sujet de discussion que la canicule.

 

 

 

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