La Mairie de Paris et le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV) vont octroyer 260 000 euros à six salles de Paris « pour effectuer des travaux ou développer leur établissement ». Et ainsi sauver l’underground dans la capitale ?

À peu près un an jour pour jour, la Mécanique Ondulatoire postait un message sur son compte Facebook, annonçant l’arrêt des concerts pour « une durée indéterminée ». Sept mois plus tard : « C’est avec tristesse et frustration que nous vous annonçons que la préfecture de police a ordonné une fermeture administrative de l’Espace B, liée à des problèmes concernant les conditions de sécurité de la salle ». Entre temps, la Féline fermait pour la dernière fois ses portes, après douze ans d’activité.

Les fermetures administratives, qui ont ravagé les salles de l’Est parisien, obligent souvent ces lieux à faire des travaux pour être « aux normes ». Mais le nerf de la guerre, l’argent, pose généralement un problème, surtout dans une économie aussi fragile que la musique, et qui plus est pour la scène underground. Alors pour aider certains cafés-concerts, la Mairie de Paris et le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV) ont regroupé 260 000 euros à diviser entre six salles parisiennes (Le Klub, Charlie, La Mécanique Ondulatoire, Le Nouvô Cosmos, la Péniche El Alamein et l’Olympic Café) en fonction de leurs projets. C’est-à-dire qu’elles ne recevront pas toutes la même somme.

« La pression des derniers mois commençait réellement à se faire sentir », confie Nicolas Jublot, programmateur de l’Olympic Café et du Point Éphémère. Cette aide est une opportunité pour se mettre ‘‘aux normes’’, d’ajouter plus de sécurité et de confort au lieu, mais aussi au voisinage à travers différents petits travaux. »

Est-ce que l’aide est suffisante ? Il y a quelques mois, la Mairie avait donné soit 6 875 euros à seize disquaires de Paris. Une somme certes insuffisante, mais qui pouvait tout même de donner un petit coup de pouce. C’est un peu la même chanson avec cette nouvelle aide : « Effectivement, elle ne couvre pas tous les frais puisque les salles doivent mettre au bout. C’est l’une des conditions de l’attribution de l’aide, révèle Nicolas. Pour des petits endroits, ça peut être un peu dangereux au premier abord, vu l’économie de ce type d’établissement. Mais sans doute que le jeu en vaut la chandelle. »

Cette aide a le mérite de redonner un dynamise et de l’envie à plusieurs acteurs du secteur.  Pour Alexandre Drosne (Mécanique Ondulatoire et Klub), « c’était la seule solution pour sortir du marasme », avoue le gérant à Télérama. La Méca’, qui va recevoir 80 000 euros, sera autorisée à reprendre ses événements dans sa cave courant 2019 une fois son problème d’issue de secours réglé. Les 80 000 euros restant seront financés par une la salle elle-même ainsi qu’avec une levée de fond. Avec ses 60 000 euros, l’Olympic Café va en priorité s’occuper de l’installation d’un ascenseur adapté aux personnes à mobilité réduite (PMR), désormais obligatoire, « ainsi que des travaux acoustiques. »

Sur les quatorze dossiers « sérieux » qu’ils ont reçus, six ont donc été sélectionnés. Mais la Mairie a annoncé qu’une autre session aura lieu au premier trimestre 2019, avec un montant d’un million d’euros à distribuer. Alors que selon Libération, « 210 fermetures administratives d’établissements de nuit ont été ordonnées à Paris en 2017, et qu’il y en avait déjà 171 lors des sept premiers mois de 2018 », la ville apporte son soutien aux clubs et aux bars qui font résonner l’underground. Il était temps. 

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