En face du café où nous nous sommes donnés rendez-vous, il y a un vernissage et cette phrase en gros : « Keep your rosaries off my ovaries« . Rien à voir avec cette interview, mais nous nous sommes mis d’accord pour commencer le papier avec. Ensuite, je leur ai posé quelques questions évidentes, et puis on a parlé de leur concert qui ressemble à un happening, à une énorme décharge, installés au milieu de la salle, déguisés et prêts à tout donner jusqu’à leur dernier souffle.
Pourquoi avoir appelé votre groupe « Les ferme Ta Gueule? »
Eric (batteur) : Ferme là et écoute. C’est juste une blague entre nous.
Tommy (bassiste) : Il n’y a pas de mots car on ne souhaite pas qu’il y ait d’intellectualisation ou d’idée préconçue sur notre musique. C’est juste une histoire de vibrations, de sentiments.
« Je joue tellement fort que je vomis souvent après les concerts. »
Etes-vous trop fainéants pour jouer plus longtemps?
Eric : Personne ne veut écouter plus de 18 minutes d’improvisation. C’est une bataille avec notre instrument. Je joue tellement fort que je vomis souvent après les concerts. [The Shut Ups] c’est ta semaine merdique au boulot, c’est l’engueulade avec ta copine, ta culpabilité de ne pas avoir appelé ta mère depuis plusieurs semaines, le mec qui a enfoncé ta voiture, c’est tout ça concentré en un seul concert de « smash, murder, death, kill« . Quand tout ça est sorti, on est épuisé physiquement, on saigne sur notre instrument et on est prêt pour une autre semaine pourrie.
Tommy : Et voilà c’est éthéré, cela part dans les airs. C’est le moment qui compte. Nous n’allons plus jamais le refaire. La chose importante c’est cette énergie commune entre nous trois, cette vibration qui circule, entre nous et avec la salle. On est partout, dans tout l’espace et n’importe qui peut jouer avec nous.
Eric : Tout le monde fait partie du concert, tu peux prendre un micro et crier. Je veux que les gens tapent sur la batterie avec moi. Tout le monde dans la salle fait partie des Shut Ups. Tout le monde peut apporter son énergie. Je veux que les spectateurs se roulent par terre et cassent des bouteilles.
Ca ressemble à quoi un concert des Shut Ups?
Eric : Au début des concerts, il n’y a souvent qu’une dizaine de personnes puis la salle se remplit jusqu’à ce que plus personne ne puisse rentrer. Tout le monde ressort excité et confus, il y a beaucoup de bruits et de fun. Et puis l’herbe m’aide, avant les concerts, à me débarrasser de mes inhibitions pour fait tomber les dernières barrières sociales.
« Il n’y a pas de règles, on ne répète pas, on se retrouve le jour du concert. »
Tommy : Frazier (le guitariste) et moi on choisit 5 à 7 notes juste avant de jouer. On commence avec cette première ligne puis quand on se sent bien, on se regarde et on change. Il n’y a pas de règles, on ne répète pas, on se retrouve le jour du concert. Heureusement il y a une telle symbiose entre nous que tout se passe bien. L’important n’est pas d’enregistrer une bonne chanson, c’est de créer des moments qui ne sont jamais pareils, de vivre l’instant présent. J’espère créer des moments pour tous les gens qui viennent nous voir, un souvenir, une émotion dont ils se rappelleront.
Eric : Et comme il n’y a rien d’écrit, on ne peut pas merder. Donc c’est forcément un grand concert!
3 commentaires
et mange des mouches!
nobody scared
Bobby nie les 4 caisses incendies ( ? )