Entre les latitudes zéro affirmant que ce chemin est le bon, surtout accrochées au bord des lèvres du chat quand les hélicoptères tournent en faisant ouvrir la porte, il n’y a

Entre les latitudes zéro affirmant que ce chemin est le bon, surtout accrochées au bord des lèvres du chat quand les hélicoptères tournent en faisant ouvrir la porte, il n’y a pas trente-six façons possibles d’aborder le nouveau disque de FAUST… Pas plus que la vidéo qu’ils ont réalisé pour Gonzaï.

Le chat. Il monte dans l’arbre et il laisse le tigre en bas de l’arbre, évidemment, qui le regarde. Le tigre, donc. Il est en bas de l’arbre tu vois. Tu le vois ça ? Il est là, en bas de l’arbre… Et le chat, non, attends, le chat…

Il est dans l’arbre ! Il est monté dans l’arbre et il regarde le tigre et, tu vois, il le nargue. Et bon, il le nargue… C’est tout le chat ça. Et oui, c’est tout le chat. C’est com, com… Compliqué…

Pas tant que ça finalement. T’avales ou tu craches. Et bien moi, j’avale. Direct.

Pas forcément objectif, il est vrai, je les connais bien les gars. JHP, Zappi, Momo…  Mais n’empêche, un disque comme ça, en 2009, fallait oser. Il y a deux ans, le combo allemand sortait un album produit par le mystérieux Steven Stapleton de Nurse With Wound, Disconnected. Claque dark et malsaine sur 4 morceaux construits à la scie sauteuse et produit au fil de soie surréaliste, cet album s’avérait finalement un des meilleurs du groupe, avec Faust IV, You know faUSt et Rien. Cette nouvelle livraison est en fait la suite d’un projet développé dès 2006. Le groupe s’était alors mis en tête de livrer, à partir d’une même session de travail, deux albums produits et mixés par deux producteurs différents. Je ne sais pas si cela a déjà eu lieu mais en tout cas… l’idée est bonne.

Stapleton s’étant chargé de la première livraison sous la houlette du chanteur/bassiste/tronçonneur/hâbleur Jean-Hervé Péron et des 120 kilos d’énergie et d’amour du batteur amateur de miel Zappi Diermaier, il n’y aura finalement pas eu de producteur pour le petit dernier. Un mix seul a été nécessaire afin d’obtenir une version  « objective  des enregistrements, sans autre intervention artistique d’un producteur » (dixit Péron).

Dieser weg ist der richtige. Si vous ne connaissez pas le groupe, il vaut mieux passer votre chemin (même s’il est le bon, forcément). Plus proche des sessions de travail originales que d’un album abouti, les neuf plages ne décollent pas vraiment, laissant une petite frustration devant cet énorme potentiel trop peu développé. En 1970, avec leur producteur Uwe Nettlebeck aux manettes, les éclats absurdes et abrupts du collectif trouvaient en lui un « organisateur » génial, décuplant la dlmension surréaliste et expérimentale du groupe. Jim O’Rourke redonna vie à cet esprit cut/up dans le sublime Rien, tout comme Stapleton sur Disconnected . Il manque certainement un manipulateur de sons derrière cet album pour lui donner un souffle encore plus puissant. Mais, il n’y a pas à dire, FAUST, ça se voit en live, ça se vit, se sent, se touche. Et le titre final, donnant son nom à l’album, prend d’ailleurs toute sa force théâtrale dans cette configuration.

Accroché à tes lèvres. Comment ne pas prendre son pied devant cette histoire de tigre à l’affût d’un chat coincé dans un arbre ? S’amuser à l’écoute d’une ballade enfantine où les petits sons sont si appétissants… Et ce manifeste punk, risible et perturbant à la fois, qui affirme avec un aplomb dictatorial qu ‘« il y a la ligne droite et les virages, il y a ce que tu penses et ce que tu dis, alors tu prends et tu choisis, t’avales ou tu craches » ? Et ce bon vieux retour Kraut assumé sur fond de référence à Rossini (??) avec « Bonjour Gioacchino », le meilleur titre de l’album. Aucun rapport avec la choucroute me direz-vous…

Mais surtout, il y a cette pochette. Celle de l’année, sans aucun doute. Cristal blanc.

Faust // C’est com,com…compliqué // Bureau B (La Baleine)

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