« Énorme !!! » C’est ce que je me suis dit direct, avec un léger rictus en travers des chicots. La pop de Nourallah sentait trop bon le stick large Mennen appliqué sur de jeunes cowboys de Dallas en quête d’identité pour ne pas stimuler mon côté macho narquois de base. Mais au-delà du côté vieil album souvenir de Brokeback Mountain « je me caresse sous la tente avec Julio », Se Busca offre des mélodies catchy, délicatement épicées et sucrées.
Find another friend démarre et moi, comme un gamin planté devant un étal de bombecs à Carrefour, bavant devant les bocaux remplis de sucreries multicolores, riches de mille senteurs fruitées et acidulées. Je tends l’oreille, complètement hypnotisé par cette chanson en forme d’ode à l’amour homo, « If you can find another friend, love you till the end ». Le clavecin électro égrène son chapelet baroque sur une rythmique fuyante rattrapée en syncope par le chant endiablé du non chaland et séduisant Nourallah. Je tombe à la renverse, presque prêt à virer ma cutie ? Bah non, déjà l’ours gras et chevelu de Dallas n’a vraiment rien du cow-boy bodybuildé et épilé. Il aurait même tendance à faire fuir, pas causant le type, et plutôt casanier. Pas le genre à être intéressé par les médias et encore moins par la scène. Mais ces mélodies me rattrapent inexorablement.
L’esprit rock’n’roll naïf et sincère, ce gars-là en est pétri et j’adore ça.
Énorme son Johnny blue sorti tout droit d’une comédie à la American Pie. Faris hurle son refrain dans la cuisine de son home studio, nu sous son tablier design « I’m so glam », il pleure les oignons d’un énorme chili pop carné à la Nourallah. J’hésite : rire ou chanter avec lui ? La larme à l’œil, il gagne encore. Il m’entraîne par la main à la recherche de Julio sur fond de synthés onctueux qui dérivent vers des râles de guitares saturées, mes ouïes sont comblées. Se Busca est rempli de ces pépites mélodiques, Shades of grey, No Higher Ground ou encore Have You Ever Been In Love ? Même si tout n’est pas du même tonneau avec un Set The World Alight un peu trop ronflant dans son costume de cirque, ou un Reunion Time poussif sur fond de piano bâclé. L’ensemble ressemble cependant vraiment à un gros bocal de berlingots multicolores et sucrés qui font saliver directement les papilles des vieux rockeurs popys. Les homo-boys de Dallas peuvent désormais exhiber sans complexes le barreau sous leurs jeans moulants, ils viennent de trouver leur Teddy Bear Queen de la pop.
Faris Nourallah // Se busca // Blog Up Musique
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