Depuis l'invention de la femme puis de la télécommande, on n'a rien trouvé de mieux qu'une compilation estivale pour tromper l'ennui - voire son petit copain. Beaucoup moins dangereuse quoiqu'aussi bavarde que votre concubine, la deuxième compilation estivale du très chic label Ekler’O’Shock n’assure pas la perte de poids avant l’été, pas plus que ses tubes ne protègent des cancers contre la peau. Tromperie sur la marchandise ?

Avant de revenir en détail sur cette compilation au nom imprononçable, petit rappel des faits pour ceux qui auraient raté les épisodes précédents. A l’abri des concessions putassières qui tous les quatre matins donnent naissance à une Charlotte Gainsbourg format discount ou encore à un rockeur de major n’ayant jamais fumé une clope sans filtre, le petit label parisien Ekler’O’Shock trace depuis plusieurs années une voie singulière dans l’industrie musicale. Porté par la vision d’un myope du nom de Matthieu Gazier, ce même label parvient l’exploit de signer tout ce que la capitale compte de dandys maudits à qui le succès a – pour l’instant – gentiment tourné le dos. On pourrait citer en vrac Alexandre Chatelard, Limousine, Nicolas Ker, Maxence Cyrin et quelques Djs à casquette – Danger, Data – qui contrairement aux artistes précités parviennent à faire gigoter la cuisse flasque de la groupie lorsque les jours rallongent.
On en arrive précisément à l’objet de cet article. Pour la deuxième année consécutive, et histoire d’emmener tout ses petits poulains boire l’eau de mer, Ekler’O’Shock publie une compilation nommée EOS.MMX (EOS pour Ekler’O’shock, MMX pour les années 2010) permettant à chacun d’exprimer sur un morceau sa conception de la pop estivale. En peu de mots, un prétexte commercial pour synthétiser sur un disque tout ce que le label compte de plus vendeur ; une sorte d’alternative heureuse aux compilations NRJ écoutées par toute une frange de la population adepte des chaussettes blanches portées bien hautes sous l’espadrille.

Pas plus qu’à Dunkerque au mois de juillet, on n’est pas là pour passer la pommade sans raison. Si les quinze titres de EOS.MMX s’avèrent plus digestibles que bien des atrocités de tête de gondole, on n’en sort pas totalement rassasié non plus. D’un coté, des morceaux comme ceux de Alides Hidding (son Hollywood seven mériterait d’être numéro 1 des charts d’Afrique Centrale), de Data (Mélodie feat Sacha Di Manolo) ou encore de Jagwar Ma (Come save me, très proche de la pop psyché-balnéaire des 60’s) qui donnent envie de tout plaquer pour planter un parasol. De l’autre, des surprises comme le Jenny des Malek & Murers Society – des romantiques de Metz influencés par Polnareff, mais qui sonnent surtout comme le groupe Paradis – ou encore le remix du Lennon de Léonie [1] par Herr2003, une tuerie pour hipster ayant pris un abonnement à vie sur Shazam. Au milieu, comme dans l’été à Paris, une impression de langueur et de temps qui passe, un peu trop long. Des titres qui rappellent que l’été c’est globalement pourri et que plus tôt on en aura fini avec la canicule et l’espoir de serrer la grosse du dancing et plus vite on pourra revenir aux choses sérieuses avec son joli cartable et sa trousse neuve. Resserré sur un tracklisting plus court, et surtout délesté de morceaux qu’on connaissait déjà [2], cet EOS.MXX aurait tout de la bande-son idéale. Cela reste tout de même nettement au dessus du niveau de la mer. Et plutôt que de vous infliger une métaphore maritime pour entamer la chute, je préfère encore vous conseiller d’écouter le formidable teaser mixé de cette compilation, qui comme me le rappelle le boss d’Ekler’O’Shock, « résume pas mal de soirées d’été souvent fantasmés, entre bonheur éphémère et désillusion enchantée ». Forcément, dit comme ça…

EOS.MMX // The Summer Solstice – Edition Two Various Artists – compilation // Ekler’O’Shock
Edition limitée à 400 exemplaires, carton fabriqué main. Egalement disponible en version digitale (du coup là c’est pas fabriqué main)

EOS.MMX – The Summer Solstice Edition Two (Teaser) by EKLER’O’SHOCK/EOS RECORDS


[1] Dépoussiéré l’année dernière sur la compilation Motors du label Dreyfus. Un titre qu’on conseille encore aujourd’hui à ceux qui croient que le rock français des 70’s n’a jamais eu ni pétrole ni idées.

[2]  Ondine de Limousine, le remix de A shifting Drifting World de Paris par It’s a fine line qui, aussi incroyable soit-il, n’est pas vraiment une nouveauté.

2 commentaires

  1. J’ai rarement vu un article aussi médiocre. Comment peut-on laisser écrire des imbéciles pareils. Le choix du sujet de l’article montre bien le manque de goût très net du rédacteur. S’il vous plait, donnez-nous des vrais sujets : Ne gastipillez pas de la data comme ça c’est ridicule.

  2. Complètement d’accord avec Sam.
    Faudrait plus me laisser écrire, amenez moi une camisole.

    Cher Sam, quel genre de papiers souhaiteriez-vous lire?

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