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ALEXANDRE CHATELARD
Profession : Tailleur pour dames

Fin des années 90, être un dandy avait de l’allure, on mirait les milords se pavaner le foulard autour du cou et on enviait ces précieux qui marchaient de travers comme les zazous des années 40. Quinze ans plus tard, les esthètes ont pris un coup sur la tête et une génération entière d’imposteurs du beau (Beigbeider, Ariel Wizman, Julien Doré) a tellement tiré sur la corde de l’élégance factice que la simple évocation du mot donne envie de verser dans la lapidation brutale, un peu comme dans « La vie de Brian » avec des magazines sur papier glacé à la place des cailloux. Parisien raffiné, Alexandre Chatelard remonte la rivière à contre-courant : plutôt que de faire parler de lui, il fait chanter les femmes. Et façonne, depuis quatre ans déjà, son premier disque d’illuminé.
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EOS.MMX
Sous le soleil inexactement

Depuis l’invention de la femme puis de la télécommande, on n’a rien trouvé de mieux qu’une compilation estivale pour tromper l’ennui – voire son petit copain. Beaucoup moins dangereuse quoiqu’aussi bavarde que votre concubine, la deuxième compilation estivale du très chic label Ekler’O’Shock n’assure pas la perte de poids avant l’été, pas plus que ses tubes ne protègent des cancers contre la peau. Tromperie sur la marchandise ?
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LIMOUSINE
Les quatre salopards

Leur mission est certes moins héroïque que celle des bagnards de Robert Aldrich, mais ces quatre salopards creusent lentement un tunnel sous cette prison française qu’on appelle parfois la France lorsque celle-ci ne retient du jazz contemporain que les costards froissés et les soundtracks d’Eric Serra. Limousine ou l’histoire d’un manifeste esthétique qui coupe la chique et le souffle. Plongée en apnée dans leur grand blues.
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LE « PARIS » DE NICOLAS KER
L’attrape Ker, « In crowded subways »

A ceux qui parfois me demandent quelle fut l’interview la plus pénible de ma courte carrière, j’oppose toujours les cinq secondes d’hésitation usuelle puis la réponse, invariablement, reste la même: « juillet 2007, Poni Hoax à la Flèche d’or». Deux heures de vortex avec un chanteur illuminé – Nicolas Ker, donc – en guise d’étoile noire, qui mangeait l’intervieweur puis recrachait les mots comme des dents cassées. Une rouste, une leçon plutôt, qui resterait gravée: on ne rencontre jamais vraiment Nicolas Ker, non monsieur, c’est lui qui vous attrape. A l’occasion de la sortie d’In Crowded Subways, le nouvel EP de Paris, son groupe unidimensionnel mais cosmique, round 2 avec un crooner qui ne prend jamais de gants.
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