Si je vous dis World Music, révolution tunisienne, violon, chant arabe et textes engagés, je suis sûr que vous partez en courant, je me trompe? Et pourtant, vous auriez tort. Car en dépit de toutes les critiques élogieuse mais réductrices qui paraissent ces jours-ci sur son premier album « Kelmti Horra », Emel Mathlouthi, 29 ans, tunisienne, ne se contente pas de porter un regard critique et polémiste sur son pays en usant des Darbouka et autre Oud, elle s’intéresse aussi et surtout à l’essentiel: la musique.

Artiste engagée et enragée ? Oui mais c’est pas Gandhi non plus. Et on ne lui en demande pas tant à Emel. La paix, les révolutions arabes, l’engagement politique, qui sont autant de thèmes au cœur de ce premier album, on finit par s’en détourner (les textes en arabe tenant de toute façon à distance l’auditeur), mais reste une voix impressionnante, sensible, qui manie les arabesques vocales aussi bien sur une musique à tendance traditionnelle que sur des arrangements électro sous influence de Massive Attack. La jeune femme, à la culture musicale des plus éclectiques (Céline Dion pour la voix (aïe), Rammstein pour les mélodies (ouille), Bob Dylan pour les textes, ouf…) déroute de titre en titre les attentes de l’estampille World Music, laissant heureusement loin derrière les clichés racoleurs de Johnny Clegg, Peter Gabriel et Amadou et Mariam. J’ai presque envie de devenir alter mondialiste, tiens.

Pour le plaisir, Emel vous offre en plus une petite session acoustique inédite où elle nous prouve son affection pour le charmant boys band allemand, Rammstein. Enjoy !



Emel Mathlouthi – Kelmti Horra
 (World Music/Harmonia Mundi)
En concert au Café de la Danse le 6 Mars 2012

http://emelmathlouthi.com/home.html

Image : Julien PERRIN
Son : Julien SURATTEAU

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