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5 février 2009

DAN AUERBACH
Keep It Hid

Nous allons tellement avoir droit aux clichés du disque solo avec Keep It Hid… tel que le «J’avais vraiment envie de faire quelque chose de plus personnel qu’un album des Black Keys». Ou encore et toujours dans le même style « la majorité des titres ont en fait été composés pendant l’enregistrement d’Attack And Release, mais ils ne correspondaient pas trop au groupe, alors j’ai eu l’idée d’en faire un album solo, spontanément et dans le seul but de m’amuser. Patrick est de son côté très content et je ne l’oublie pas ». que je n’ai même pas envie de parier tellement je le sens venir.

Du point de vue de l’artiste, ce sera du genre «Autre grand classique » du côté presse écrite, on louera probablement ce disque « très attendu » comme preuve du génie et de la capacité incroyable de travail d’Auerbach. Suivra alors le fan transi à l’écoute du moindre pet sorti de la guitare de son héros qui vous dira que « cet album montre à quel point Dan Auerbach est au top, il joue avec les Black Keys, produit des disques géniaux et en plus enregistre un album solo truffé de pépites, tu vois ».

Arrêtez tout! Avant de se demander si le disque est bon ou pas et vaut les quelques euros d’investissement, il serait préférable de savoir si l’artiste et les autres qui sortent de telles énormités pensent à ceux qui ont écouté le disque. Parce qu’en fait, les albums comme Keep It Hid ne laissent penser qu’une seule chose. A quel point certains musiciens doivent s’ennuyer avec leur propre groupe pour préférer sortir des disques souvent moins bons, en tout cas toujours décevants. Le tout en guise de récréation, et en faisant croire qu’ils y ont mis toutes leurs tripes. Tout comme il est temps d’arrêter de fantasmer le road trip comme une expérience mettant la mécanique au service de la jouissance avec nos pupilles dilatées par le rêve en 16/9, il serait bien qu’on arrête aussi de croire à la révélation dès que le leader d’un groupe talentueux sort un disque seul. Ce disque est juste pas mal et Auerbach s’est foutu de nous.

C’est un mauvais Black Keys auquel il aurait ajouté une simple basse pour cacher un manque criant de conviction à s’écarter de son groupe. Et à ceux qui diront qu’au final ce qui compte ce sont les chansons je répondrais que Keep It Hid n’est qu’un long trajet monotone sans arrêt pipi, ou alors avec la cystite en bonus track. On fera peut être de Real Desire le slow de l’année dans certaines soirées après s’être persuadé d’une connexion banlieue/Delta mais au fond on n’osera pas avouer que cet album ne sert à rien d’autre que remettre en cause Auerbach et les Black Keys.

Keep It Hid n’expose Auerbach et les auditeurs qu’à la réalité. A vouloir tout dévoiler, on se risque inévitablement à décevoir un jour ou l’autre. Et ça, ce n’est pas quelques phrases aussi prévisibles qu’ennuyeuses qui à terme le feront oublier.

Quand prendre la route seul pour se contenter d’aller tout droit sans avoir fait le plein d’essence révèle un trop peu d’ambition et de courage, autant prendre le large.


DAN AUERBACH // Keep It Hid // Nonesuch Rec.

www.myspace.com/danauerbachmusic

« Trouble Weighs a Ton »

12 Comments Laisser un commentaire

  1. Très franchement, il est incroyable de lire une critique aussi mauvaise (d’ailleurs ce n’est même pas une critique). C’est non seulement rigoureusement différent des Black Keys, mais en plus il y a beaucoup de reprises, c’est aussi un hommage. Dan Auerbach est résolument un génie, un vrai. Ne venez pas le souiller de vos immondices (je plaisante, ce n’est une hyperbole). Chacun son avis, ce dernier perdant toute crédibilité dès lors qu’il n’est pas objectif. Pour avoir fait les Eurockéennes et avoir vu les Black Keys et plus précisement Dan Auerbach donc, il est clair que vous ne savez pas ce que vous dites. Keep It Hid est excellent, a part quelques longueurs. (Excellent la reprise du « trankil » en revanche).

  2. C’est tout de même un assez bon album!
    C’est certes moins bon que les Black Keys – et c’est d’ailleurs souvent le cas quand les leaders se mettent à jouer en solo (je pense notamment à « Frank Black » des « Pixies ») -.
    Mais si on prend l’album séparément, sans tenir compte de la musique des BK, il vaut vraiment le détour !

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