Comment Darmanin a niqué le retour des Daft Punk aux Jeux Olympiques de Paris

Mardi 24 octobre 2023, Thomas Jolly lâche enfin le morceau. Le directeur artistique de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris est en discussion avec les Daft Punk. En révélant cette info au micro de France Inter, le « petit prince du théâtre public » était loin d’imaginer combien son plan allait foirer.

L’idée des Daft Punk ambiançant un milliard de téléspectateurs n’est pas de Thomas Jolly. Elle est née dans l’esprit de Théo, fin mélomane et haut fonctionnaire chez France Pouvoir Mou. Dans cette startup d’Etat chargée du rayonnement du pays à l’international, Théo a pour unique mission d’effacer l’image de l’infâme coq de la cérémonie d’ouverture de la coupe du monde de rugby. Alors qu’il médite sur la pertinence d’associer David Guetta, Martin Solveig et Bob Sinclar au sein d’un supergroup, le jeune homme est frappé d’un éclair de génie : la reformation exceptionnelle des Daft Punk. Théo ferme les yeux et imagine… Les deux robots émergeront de la Seine en sous-marin au son de One More Time. Au bout de ce premier morceau, ils enlèveront leur masque. Surprise en Mondovision : Kylian Mbappé et Victor Wembanyama, hilares, se révèleront à la foule. Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo sortiront alors des coulisses, taperont dans le dos des athlètes et prendront la relève.
Le plan de Théo est parfait, il le sait, il y croit.

Des coups de fil sont passés. Guy-Man étant injoignable, introuvable et de toute façon sourd-aveugle et muet, les pourparlers débutent avec Thomas. Problème : ce dernier s’est upcyclé dans la musique savante. Le maestro contre-propose un scénario mieux adapté à sa nouvelle stature : Oui pour jouer le répertoire des Daft mais une baguette entre le pouce et l’index, à la tête d’un orchestre philarmosymphonique.

« Daft Punk Unplugged c’est OKAY, mais seulement avec le chœur de la Gendarmerie Nationale » (Gérald Darmanin).

Les négociations sont officiellement ouvertes. L’information fait le tour des ministères. En un clin d’œil, le dossier quitte les mains de Théo pour arriver dans celles de Gérald Darmanin. Le ministre de l’intérieur intervient : « Daft Punk Unplugged c’est OKAY, mais seulement avec le chœur de la Gendarmerie Nationale ». 

Thomas Bangalter ne répondra plus à aucune sollicitation.

Coup dur chez France Pouvoir Mou. Pour relancer la machine, Théo organise un brainstorming avec des représentants de France Travail, France Famille et France Patrie. Les propositions fusent :

– « Angèle featuring Stromae ? » 

Un employé de France Impôt annonce que les deux artistes sont fiscalisés en Belgique. 

– « Grande Réconciliation Nationale : Juliette Armanet x Michel Sardou ? » 

Le concept est superbe. C’est à contrecœur que Théo recadre : « Trop franco-français. » 

Anaïs, 26 ans, arrivée en Macronie via Cédric Villani, cache mal sa peine en rayant les noms de sa dream list : Izïa Higelin, Eddy de Pretto, Lou Doillon, Hervé…

Corinne, 52 ans, transfuge de l’UMP, tente sa chance : « Patricia Kaas. »

Alain, 51 ans, ex-PS, rebondit : « Jean-Michel Jarre ! »

Michel, 53 ans, venu du Centre, arbitre : « Jean-Michel Jarre ET Patricia Kaas ?”

Corinne s’emballe : « Ou alors Sheila et Cerrone ! »

Théo reprend la main avant que le nom de Patrick Hernandez ne soit invoqué : « Est-ce que quelqu’un chez France Mortalité peut nous envoyer leurs bilans de santé ? Peut-être chercher des ambassadeurs plus jeunes, sinon ? »

Darmanin, resté en copie, fait de la prévention : « Aya Nakamura, c’est NON. » 

Dans un second mail, le premier flic de France justifie : « Elle n’a pas la bonne couleur politique. »

Théo, à bout, démissionne. Il continuera sa carrière chez France Mobilité (ex-RATP) disruptant le secteur en privatisant le label « Musiciens du Métro ».

Le 26 juillet 2024 au soir, c’est finalement Woodkid déguisé en Poséidon qui émerge des eaux de la Seine. Chevauchant un submersible en forme de dauphin, il entame une reprise auto-tunée de Non, je ne regrette rien. En quelques secondes, le show pyrotechnique devient indiscernable des bombes déclenchées par des fanatiques d’Arnaud Fleurent-Didier révoltés par l’absence de leur idole. En position fœtale, Thomas Jolly sanglote.