Aïe Bester ! Pas sur le bulbe merde ! Je sais … sur Gonzaï on ne chronique que si l’on a quelque chose à dire… Ben justement, laisse moi faire mes petites Révolutions sur mon fidèle Cheval Blanc à la rencontre d’une chanson française qui se renouvelle ! Allez hue, on y va … et au trot!
Avec sa tête de Boby Lapointe, une casquette de marin vissée sur le crâne, veste râpée et jeans délavés, Jérôme Suzat-Plessy a déjà tout pour plaire au Poulpe. Si l’artiste cultive une image c’est celle du poète, un peu flétri, hors système, une espèce de Baudelaire des temps modernes. Révolutions, second volet du diptyque The Art of The Démo, m’interpelle là où je n’osais plus aller, peut-être du côté de chez Barbara qui chantait en 65 ce même mal de vivre, que l’on doit vivre… sinon crever. Le cheval c’est la liberté et la fougue, le blanc la pureté et l’innocence. En les associant l’artiste crée un nouvel ordre dans le chaos, comme si les anars modernes se devaient dorénavant de porter du blanc pour chanter le noir.
Ecouter Révolutions me fait du bien, à commencer par ses Amants morts qui me rappellent au Romantisme allemand.
Les accords au piano plaqués à la Sheller battent la lente mesure de l’amour fatal, celui qui unit les amants dans la mort : « ne me dites pas que vous m’aimez car je devrais vous tuer ». Pour Suzat-Plessy la révolution est un jeu d’enfant et se fait dans un lit au cinquième étage de l’humanité. Sa ville, il la voit au travers du regard d’un Prévert : « Ma ville est un café, ma ville est une grève, ma ville est une journée à la terrasse du rêve… » Je vois du coup Paris d’un autre œil, renouvelé, purifié de ses scories. Je revis. Aclarté est un petit bijou de poésie céleste, une ode à la liberté tournée vers le ciel. Une mélodie en rotation constante qui nous plonge dans le maelström cosmique, les spirales des galaxies. Je savoure les 6 titres de cet EP en état d’apesanteur, je suis bien. A dix mille années lumière des déjections d’un Philippe Katerine, Révolutions est une oeuvre intelligente, sensible, poétique et revitalisante. Elle m’a redonné le goût de la chanson française, celle qui éveille et rend moins con… parfois. Tu vois Bester, le Poulpe avait des choses à dire, rien de très révolutionnaire certes, à moins que la bonne chanson redevienne la norme, non ?
Cheval Blanc // EP Révolutions // Bruit Blanc
http://www.myspace.com/22chevalblanc
5 commentaires
Dis-moi, si tu commences par ton article par une révérence à Bester t’es privé de dessert ou quoi ?
C’est quoi ça ? Une petite pointe de jalousie féminine ou une mise au point musclée concernant les règles de méchamment burnés associées au gonzo boy de base ?
Bah, ça me fait rigoler, c’est déjà ça. Bester est mon maître absolu, il est mon auvergnat, il m’a recueilli quand j’avais faim et … froid. Je suis son Golum, entièrement dévoué mais jamais pénétré …
C’est peut-être ça dont t’as envie en fait, je ne t’en veux pas, ça ne peut qu’être bien avec le bon Bester!
Tu m’as fait rire à ton tour!
Psss, Poulpy, n’oublies pas de passer récupérer tes émoluments à la compta’ demain matin…
« Gonzaï, parce que la gentillesse a toujours un prix. »