Vous avez raté leur album « Modern life, Vol.1 » en avril dernier, ça tombe bien, nous aussi ; on avait tous piscine dans un grand bassin plein de vocodeurs et de groupes à la con qui ne sortent des EP que pour balancer des clips pourris sur Youtube histoire de monétiser une carrière qui s’avèrera finalement aussi courte que leurs espoirs. Mais tout cela pour dire que c’est tout de même bien dommage d’avoir raté Satellite Jockey et leur nouveau clip.
Sans dire qu’ils aient réinventé le fil à couper l’eau chaude, ces Lyonnais venus de familles recomposées (KCIDY, François Virot et Sierra Manhattan) livrent une pop tout ce qu’il y a de plus respectable, et surtout dans la grande tradition des groupes sixties dont ils s’inspirent (Beach Boys en tête). Les refrains sont naïfs (Misery) et parfaits à écouter en apprenant que vous venez de choper une Hépatite C, et ceux qui ont grandi avec la B.O. de Forrest Gump devraient en avoir pour leur argent ; comprendre par là qu’en 11 chansons ces gens parviennent à cristalliser tout ce qui a fait des années 60 une usine mondiale à bonbons. Evidemment, comme vous êtes de gros fans de rock garage et que votre garde-robe déborde de chemises à carreaux faussement vintage, vous prendrez les Satellite Jockey pour une bande de puceaux même pas capables de décapsuler une bière avec les dents.
C’est votre droit, c’est vrai, mais comme vous crèverez tous d’une cirrhose du foie à 43 ans, ça laissera plus de place aux fans de The Byrds et de The Mamas & the Papas pour faire oublier à toute une génération qu’il fut un temps où des gros durs cartonnaient sur Youtube avec de l’autotune. Les membres de Satellite Jockey, eux au moins, ne sont pas coiffés comme des vendeurs de chez Celio Sport.
https://satellitejockey.bandcamp.com/
En concert le 14 novembre à l’Espace B (Paris)