Placardés au fond de « top 10 d’artistes à suivre » sponsorisés par des marques de boissons dopantes « qui donnent des ailes », ils luttent contre la nostalgie d’un public en fauteuil roulant en tapant sur l’enceinte avec un gros marteau. Eux, ce sont les jeunes artistes de 2020 qui refusent de céder face à l’algorithme. Aujourd’hui, un groupe tellement pas photogénique qu’on a été obligé de voler une photo à Throbbing Gristle pour illustrer cette usine à sons franco-belge.

Si l’on vous dit qu’Alain Souchon et les boites techno du nord de la France ont enfanté du néo son des Gilets jaunes de 2030, il y a de grandes chances que vous croyiez qu’on se fout de votre gueule. Ce serait somme toute de bonne guerre, puisqu’il est justement question de ça. De guerre. De sonorités tellement dures qu’on a l’impression que la boite à rythmes est un Spitfire pilonnant la périphérie lilloise. Ca dure pas longtemps : 16 minutes de blitzkrieg pour faire tambouriner les flics en rythme, sur votre porte.

Commençons par Souchon. La mystérieuse équipe de production derrière Proto Colère se nommerait Fool Sentimental. Elle aurait grandi dans les Hauts-de-France, là où ton père est souvent aussi ton oncle, là où les anciennes mines et les concours de jantes chromées sont le pain quotidien des gens à crânes rasés sur les côtés comme on les voit dans les téléfilms de TF1. Le premier (Rijsel) serait né avec la techno tuning balancée dans les fêtes foraines puis, à l’âge où l’on peut se planter en caisse, aurait decide de passer la frontière pour faire la connaissance d’un Belge nommé Nazareth qui l’aurait initié à la débauche du break dance. Rien de tout cela n’est très clair; d’ailleurs on n’a même pas vraiment compris la bio de ce premier EP dont la pochette évoque plus une bouteille toxique de tue-insecte qu’un poster qu’on aimerait coller au dessus de son lit.

Du coup, restent les 4 premiers titres publiés par ce groupe proto sans réelle revendication si ce n’est de rendre tes voisins sourds – en plus d’être cons, ça leur fera la paire. Car « Epone » doit s’écouter fort, très fort. C’est marqué sur l’emballage. Pour la suite, on leur souhaite de trouver un graphiste à la hauteur de leur bombe industrielle, parce que pour le reste, c’est déjà un sans faute. On dirait que les derniers essais drogues dures de l’Anglaise Cosey Fanni Tutti (Chris & Cosey, Throbbing Gristle) ont été trempés dans la techno la plus débile de Charleroi. Attention, Jupiler explosive.

https://protocolere.bandcamp.com/releases

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