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28 août 2011

BRNS
Insane in the brain

Groupe inconnu croisé dans un couloir sombre de Bandcamp puis retrouvé sous la lumière des projecteurs d’une scène locale, le combo trace sa route dans un anonymat à la durée de vie incertaine. Quatuor multi-instrumentiste, la meute BRNS souffle sa rage post-adolescente depuis quelques mois grâce à trois titres postés sur une page web, dont un Mexico scandé jusqu’à s’époumoner qui risque bien d’accentuer un bouche-à-oreille qui, doucement mais sûrement, ne cesse d’enfler ! Rejetons à la fois de Wu Lyf et de Why?, il y a dans le son de ces jeunes types autant de Battles que de Menomena, de Yeasayer que de 31 Knots.

On se souvient encore des premières écoutes enflammées, se jurant qu’il fallait voir ce groupe au nom bancal sur une scène le plus rapidement possible. Le rendez-vous était pris dans une salle complètement vide, où les trente personnes présentes assistèrent au show tout en tension et en énergie d’un jeune groupe survolté, chaotique mais jouissif. Deuxième rencard dans un festival, le groupe vient de gagner le concours du tremplin rock de l’après-midi et jouera à nouveau, le soir-même, en vainqueur, dans le petit club jouxtant la grande scène. On palpe l’électricité dans la salle au plafond bas, un bourdonnement continu ne cesse de tournoyer autour du groupe, comme si, ce soir-là, il fallait les voir avant que leur talent n’éclate au grand jour, avant que cet enfoiré de « monsieur tout le monde » ne s’en acoquine.

A coups d’uppercuts et de déstructuration, BRNS nous aura mis K.O. en deux concerts et une poignée de chansons. Mais bordel, qu’est-ce que ces Belges ont dans le froc ?

Rares sont les groupes qui nous foutent à terre aussi rapidement, rares sont les groupes capables de fournir à la fois des rythmes hypnotiques et des refrains sucrés épileptiques. Le batteur frappe comme pour se venger d’un trop-plein de haine et d’énergie, les refrains vous encerclent comme pour mieux vous apprivoiser, sombres et lumineux à la fois, nerveux et posés. BRNS est un groupe rare dans le paysage du rock belge ou français, un groupe rare, car il tire ses principales influences d’un terreau anglo-saxon ou d’une lumière californienne étonnamment loin des soupes fadasses que l’on nous sert et qui mijotent dans une culture pop-rock française ou francophone bien souvent incapable d’être présentable autrement qu’en minables pastiches. A l’instar d’un Poni Hoax, on aimerait que BRNS tienne le haut du pavé, prouvant qu’il existe une alternative aux Jamaïca et autres Vismets. La machine est en tout cas en marche et un 45 tours sortira bientôt sur le nouveau label bruxellois Limite Records. En attendant l’album…

BRNS – Mexico

http://brns.bandcamp.com/

BRNS – Mexico – Lofi session from B R N S on Vimeo.

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