Le problème des autres, c’est l’album de Breton, nommé « Other’s people problem« . Parce qu’il y a justement comme un problème. Je sais pas très bien où ça se passe, mais faudrait qu’on m’explique. Soit ce sont les petits frères de quelqu’un, soit ils font juste ce qu’on attend d’eux (sortir d’école d’art et faire de la musique creuse dans des hangars à Londres); il y a quoiqu’il en soit un moment où la presse musicale se mord la queue à chercher chaque semaine le summum du coule.
Bon, on fait comment, pour être, la nouvelle sensation, le nouveau phénomène encensé à tout va ? Semblerait que les écoles d’art anglaises soient devenues gage de qualité. Voilà pour le premier atout. Et puis ils sont cultivés. Ça plait toujours aux journalistes, les références. Ceux-là ont pour nom Breton, ça trompe pas ça. Puis un type qui commence son interview en disant « j’aime le chaos, sans doute », il peut pas être con. Mais ce sont de vrais marginaux. Et histoire de casser l’élitisme de tout cela, il faudrait rappeler que le collectif est installé dans un squat. Enfin, le chanteur parle si bien français, il ne peut définitivement pas être mauvais.
Il ne faudrait pas se méprendre, on ne les déteste pas les mecs de Breton. Ils ont l’air gentil.
Mais Breton n’est pas un phénomène, un groupe à suivre, ou n’importe quel cheval de course hype sur lequel parier. Si le groupe a surpris et intéressé (j’ose croire qu’il y a une raison à l’intérêt porté à ces personnes, et il semblerait que leur passage aux transmusicales de Rennes aie fait des émules), l’album n’est pas à la hauteur, et correspond tout bonnement à ce qu’aurait pu faire n’importe quel jeune garçon fan de Foals (si l’influence se sent sur tout l’album, Governing Correctly resemble vraiment à une chanson du groupe à ses débuts) et marqué par le hip-hop britannique (Electrician, Oxides). Ça se laisse écouter (par endroit). Ça n’apporte rien. Ça ne change pas ta vie.
Le travail de rabâchage agit pas mal. Autour de moi, on m’attaque déjà à coups de « T’as entendu parler de Breton ? […] Y a quelques morceaux pas mal ». Ouais, y a quelques morceaux pas mal. Attendez… Depuis quand devons-nous chercher les bons morceaux dans un album ? Depuis quand devons-nous essayer d’aimer les albums jugés bons par la hype ?
Sort aujourd’hui « Other’s people problem », premier album pas vraiment dégueulasse mais sans aucun intérêt d’un groupe gentil et un peu prétendu d’étudiants en art anglais.
Breton // Other’s people problem // Fat Cat (La Baleine)
http://www.myspace.com/bretonbretonbreton
1 commentaire
Non mais ils ont cartonné aux Trans’ parce qu’ils s’appellent Breton, c’est tout. Faut se l’avouer.